CRISE ANGLOPHONE: AYABA CHO DÉTENU EN NORVÈGE JUSQU’AU 14 JANVIER 2025

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La justice norvégienne a décidé de prolonger jusqu’au 14 janvier 2025 la détention provisoire de Lucas Ayaba Cho, leader du mouvement séparatiste Ambazonia Defence Force. Cette décision, prise par le tribunal de district d’Oslo, s’appuie sur des craintes concernant un « risque de falsification de preuves ». Selon les magistrats, l’accusé pourrait influencer des témoins ou détruire des éléments essentiels de l’enquête en cas de libération.

Un dossier sensible lié à la crise dite anglophone

Originaire du Cameroun, mais naturalisé allemand, Lucas Yabah Cho est installé en Norvège depuis peu. Il est accusé par les autorités norvégiennes d’avoir incité à des crimes contre l’humanité dans le contexte de la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis 2017.

Les charges retenues contre lui reposent notamment sur des déclarations faites sur les réseaux sociaux, où il appelait à des violences contre des individus considérés comme proches du gouvernement camerounais. Selon le tribunal, ces propos s’inscrivent dans une série d’attaques visant des civils dans les zones anglophones. Des rapports d’organisations de défense des droits de l’Homme viennent également étayer ces accusations.

La crise anglophone, débutée en 2016, a entraîné des milliers de morts et des déplacements massifs au Cameroun. Les leaders séparatistes, dont Lucas Ayaba Cho, revendiquent l’indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qu’ils appellent « Ambazonie ».

Une arrestation sous pression internationale

Lucas Ayaba Cho a été interpellé le 25 septembre dernier par la police norvégienne, après une dénonciation de Me Emmanuel Nsahlai, un avocat américain d’origine camerounaise. Ce dernier avait saisi les autorités norvégiennes, les accusant d’héberger un homme impliqué dans des crimes graves au Cameroun.

Selon la loi norvégienne, Lucas Ayaba Cho risque jusqu’à 21 ans de prison s’il est reconnu coupable. Les enquêteurs norvégiens affirment que son influence et ses déclarations publiques ont joué un rôle crucial dans l’escalade des violences en zones anglophones.

Cette arrestation suscite des réactions mitigées. Si certains applaudissent cette action comme un pas vers la justice, d’autres dénoncent une tentative d’étouffer le mouvement séparatiste. Du côté des autorités camerounaises, cette affaire est suivie de près, car elle met en lumière les liens internationaux de certains leaders séparatistes.

Affaire à suivre alors que les tensions demeurent vives dans ces régions en proie à une crise humanitaire et sécuritaire persistante.

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