D’après le rapport officiel du Tribunal de district d’Oslo consulté par SBBC, le leader séparatiste Ayaba Cho Lucas restera en détention préventive pour quatre semaines supplémentaires. Ayaba Cho, dirigeant de l’Ambazonia Defence Force, un mouvement regroupant des milices sécessionnistes opérant dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, demeurera détenu jusqu’au 19 novembre 2024. Cette prolongation a pour but de prévenir tout risque de manipulation des preuves. Par ailleurs, le tribunal a restreint ses communications et les visites qui lui sont autorisées.

Ayaba Cho est poursuivi pour incitation à commettre des crimes contre l’humanité en vertu du Code pénal norvégien. Le tribunal estime qu’il existe des motifs raisonnables de le suspecter, sur la base de ses déclarations publiques, qui auraient encouragé des attaques contre des opposants présumés au mouvement indépendantiste d’Ambazonie.
Ses propos sont perçus comme incitant à une « attaque généralisée ou systématique » contre des civils, incluant des actes de meurtres, d’enlèvements et de persécutions. Les autorités norvégiennes se sont appuyées sur des rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch documentant des exactions contre des civils, enseignants et étudiants, perpétrées par des séparatistes.
En vertu de l’article 108 du Code pénal norvégien, Ayaba Cho pourrait encourir une peine de prison de longue durée pour incitation à des crimes contre l’humanité, avec une peine maximale de 21 ans.
Né le 11 août 1972 sous le nom de Cho Lucas Yabah, le chef séparatiste avait été arrêté par la police norvégienne le 25 septembre dernier à Oslo, où il réside. Cette arrestation fait suite à une plainte déposée par Emmanuel Nsahlai, avocat américain d’origine camerounaise. Ayaba Cho et d’autres dirigeants séparatistes sont à la tête de groupes armés opérant dans les zones en crise, revendiquant la création d’un État indépendant appelé « Ambazonie ».