Au Soudan, où les crises socio politiques se succèdent, plus d’un habitant sur deux a de la peine à se nourrir. L’ampleur des dégâts est telle que les organisations internationales ont dûes faire des ajustements pour acheminer de l’aide dans le pays en proie à une crise alimentaire. En 2024, le PAM en charge de cette mission a notamment développé son corridor via Douala, capitale économique du Cameroun, afin de pouvoir transporter des quantités plus importantes et plus rapidement.
100 000 tonnes de céréales, légumineuses, huiles végétales et super-céréales sont ainsi arrivées par le port de Douala au Cameroun depuis le début de l’année 2024 pour lutter contre la malnutrition des enfants. 70 000 tonnes de nourriture serviront d’aide alimentaire pour les soudanais tandis que les 30 000 tonnes restantes iront aux réfugiés soudanais présents sur le sol Tchadien. Ce sont de longs trajets compliqués et deux mois sont parfois nécessaires pour atteindre Abéché dans l’est du Tchad. Cette année, l’agence onusienne a décidé de se lancer dans le transport de l’aide via le rail camerounais.
Attirer l’attention sur les crises qui ne sont pas priorisées
Un point de stockage a été construit à Ngaounderé dans le nord du Cameroun pour ensuite pouvoir gérer la répartition de l’aide dans les pays de la région. Mais de multiples crises en Afrique centrale n’attirent cependant pas toujours l’intérêt nécessaire, regrette Gianluca Ferrera, directeur général du PAM« Dans le contexte actuel de multi crises dans le monde, on voit certaines crises qui sont priorisées. Mais il y a d’autres crises où les populations souffrent et ont besoin d’aide. C’est le cas du Cameroun, de la Centrafrique et dans le nord du Nigeria. Et attirer l’attention sur toutes ces crises est effectivement un défi. »