À quelques semaines du coup d’envoi du championnat de football camerounais prévu en décembre 2024, une véritable tempête menace de s’abattre sur le monde du football local. Après une trêve record de sept mois, la reprise tant attendue de la saison est compromise par la colère sourde des présidents de clubs. En cause, un problème récurrent qui gangrène les finances du football camerounais : le non-paiement de la totalité des subventions promises pour la saison précédente par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Cette situation explosive pourrait conduire à un boycott de la compétition.
Une situation tendue
Depuis la fin du dernier championnat, le silence assourdissant de la Fécafoot sur le paiement des subventions fait grincer des dents. Les clubs, dont les finances sont déjà fragilisées par la longue pause, comptaient sur ces fonds pour se préparer à la nouvelle saison. Pourtant, à quelques semaines de la reprise, aucune somme n’a été versée, plongeant les équipes dans l’incertitude. Certains présidents de clubs ne cachent plus leur frustration. « Pas d’argent, pas de championnat ! » clament-ils haut et fort, menaçant ainsi de boycotter la saison à venir.
Lors de l’Assemblée générale de l’Association des clubs d’élite du Cameroun (ACEC) en octobre 2024, les dirigeants ont été clairs : pas question de relancer la machine sans avoir été payés. Pour eux, il est impensable de s’engager dans une nouvelle saison avec des arriérés de la précédente. Ce blocage met une fois de plus en lumière les tensions financières qui secouent régulièrement le football camerounais.
La colère monte : une demande de trop
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est sans doute la dernière communication de la Fécafoot envoyée aux clubs le 29 octobre 2024. Dans ce message, la Fédération demande aux présidents de signer une charte marketing ainsi qu’une fiche de qualification pour les sponsors de la saison 2024-2025. Mais pour ces dirigeants, il n’est pas question de parler marketing ou sponsors tant que les subventions ne sont pas versées. « Comment pouvons-nous nous engager sur une nouvelle saison sans avoir bouclé la précédente ? » s’interroge l’un d’eux.
Certains clubs ont refusé catégoriquement de signer les documents demandés, exigeant d’abord le versement des fonds promis. Cette opposition révèle une fracture de plus en plus visible entre la Fécafoot et les clubs. Si la Fédération ne réagit pas rapidement, le championnat 2024-2025 pourrait ne jamais voir le jour.
Un mal récurrent dans le football camerounais
La crise actuelle n’est que le reflet d’un problème plus profond. Depuis des années, les clubs camerounais peinent à obtenir les financements nécessaires pour fonctionner correctement. L’argent arrive souvent en retard, voire pas du tout, mettant en péril la gestion des équipes. « C’est un cercle vicieux. On nous demande des comptes et des justificatifs, mais même quand tout est en règle, les subventions n’arrivent pas », déplore un président de club sous couvert d’anonymat.
Malgré cette situation alarmante, des discussions en coulisses sont en cours pour éviter un désastre. Mais la tension reste palpable. Les clubs, qui ont déjà subi une longue trêve, voient en cette reprise une opportunité cruciale pour remettre le football camerounais sur les rails. Toutefois, sans argent, les ambitions risquent de s’effondrer avant même le coup d’envoi.
Si la Fécafoot ne trouve pas une solution rapide, le championnat camerounais pourrait être sérieusement compromis. Les présidents de clubs sont déterminés à ne pas céder sans obtenir les subventions qui leur sont dues. La balle est donc désormais dans le camp de la Fédération, qui doit agir vite pour apaiser les tensions et garantir le bon déroulement de la saison. Une nouvelle crise dans le football camerounais pourrait avoir des répercussions bien au-delà des terrains.
