DROITS DE DOUANE USA: ABIDJAN REPLIQUE

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Le cacao ivoirien face aux taxes américaines : bras de fer en vue.Abidjan ne compte pas rester les bras croisés. Face aux nouveaux droits de douane américains qui pourraient taxer à hauteur de 21% les importations de cacao brut, les autorités ivoiriennes affûtent leur réponse. Et cette fois, la riposte pourrait faire grimacer les marchés mondiaux.

Photo d’illustration ©net Abidjan, capitale économique ivoirien, quartier Marcory 

Le message est clair : si Washington taxe, Abidjan facture. C’est ce qu’a fait comprendre le ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, lors d’une conférence à Abidjan. Même si un moratoire de 90 jours a été annoncé par la Maison Blanche, la menace plane toujours. Et dans les coulisses, les calculateurs s’activent.

« Si les États-Unis appliquent ces taxes, nous serons contraints d’ajuster nos prix à la hausse », a prévenu Adjoumani.

Une réponse qui pourrait changer la donne sur les marchés. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, ne peut pas imposer ses prix sur un marché mondial dominé par la spéculation et les multinationales. Mais elle dispose d’un levier fiscal : augmenter les droits de sortie. Une manœuvre qui rendrait automatiquement le cacao ivoirien plus cher à l’importation pour les Américains.

Jeu de réciprocité

Washington brandit les 21%. Mais Abidjan réplique : les produits américains sont déjà taxés à 41% à l’entrée sur le territoire ivoirien. La tension est donc moins unilatérale qu’il n’y paraît. Ce qui est en jeu, c’est un bras de fer entre géants : le cacao d’un côté, la puissance commerciale de l’autre.

Diversification stratégique

En coulisses, la Côte d’Ivoire réoriente ses pions. « Si nos produits ne sont plus les bienvenus aux États-Unis, nous travaillerons à renforcer nos débouchés européens », affirme Adjoumani. Une stratégie de recentrage sur des marchés moins imprévisibles, en attendant que le climat commercial se stabilise.

Cette passe d’armes rappelle une réalité : tant que l’Afrique exportera ses richesses brutes sans les transformer, elle restera vulnérable. L’enjeu va au-delà du cacao : c’est une question de souveraineté économique. Et aujourd’hui, la réplique d’Abidjan pourrait bien faire école.

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