La Confédération Africaine de Football (CAF) vient de poser un acte qui pourrait radicalement changer le paysage électoral de l’institution. En effet, lors de sa réunion du lundi à Nairobi, le comité exécutif a approuvé une mesure qui fait déjà couler beaucoup d’encre : la suppression de la limite d’âge pour les candidats à la présidence. Cette décision marque une rupture avec les règles en vigueur depuis des années, ouvrant ainsi la porte à des candidats âgés, autrefois écartés.
Retour des « barons » du football africain
La proposition, introduite par six fédérations nationales, a pour but de modifier l’article 18, alinéa 9 du règlement de la CAF, qui stipulait jusqu’ici qu’un candidat à la présidence ne devait pas avoir plus de 70 ans. Si cette règle est définitivement ratifiée lors de l’Assemblée Générale en octobre à Kinshasa, certains visages bien connus du football africain pourraient refaire surface. On pense notamment à des figures emblématiques comme Hani Abu Rida, ancien président de la Fédération égyptienne de football, et Jacques Anouma, ex-président de la Fédération ivoirienne. Ces figures historiques, qui étaient jusque-là exclues des élections en raison de leur âge avancé, pourraient désormais faire un retour en force.
Un débat houleux sur la gouvernance du football africain
Cette décision est loin de faire l’unanimité. Certains estiment qu’elle risque de maintenir des dirigeants ancrés dans des pratiques obsolètes, freinant ainsi l’émergence de nouvelles idées et de jeunes leaders. « En levant cette limite d’âge, la CAF envoie un signal inquiétant sur sa volonté de moderniser la gouvernance du football africain », estiment plusieurs observateurs. Toutefois, d’autres soutiennent que l’expérience accumulée par ces « barons » du football africain pourrait être bénéfique pour stabiliser une institution souvent ébranlée par des scandales et des changements abrupts.
Patrice Motsepe, vers un nouveau mandat ?
Un des grands points d’interrogation demeure l’avenir du président actuel, Patrice Motsepe. Le milliardaire sud-africain n’a pas encore révélé ses intentions quant à sa candidature pour un second mandat. Cependant, Motsepe, qui bénéficie d’un soutien solide de la part de plusieurs fédérations et de la FIFA, pourrait très bien être candidat à sa propre succession. Avec cette suppression de la limite d’âge, il devra désormais faire face à une compétition potentiellement plus féroce, mais les experts prédisent qu’il conserve une position de force.
Une élection sous haute tension
La suppression de la limite d’âge n’est qu’une des nombreuses questions qui entourent l’élection de 2025. L’avenir du football africain se jouera en grande partie lors de ce scrutin, et la manière dont la CAF gérera cette transition pourrait avoir des répercussions à long terme sur sa crédibilité et sa capacité à moderniser ses pratiques. En attendant l’Assemblée Générale de Kinshasa, les débats promettent de rester vifs.
Une chose est certaine, l’élection de 2025 s’annonce déjà comme un moment décisif pour l’avenir du football sur le continent. Le retour potentiel des figures historiques et les incertitudes entourant la présidence actuelle ne manqueront pas de susciter l’attention du monde entier.