Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a interdit ce mercredi 27 décembre toute manifestation de l’opposition visant à protester contre les “irrégularités” ayant entachés les élections des 20 et 21 décembre 2023.
Dans une lettre rendue publique ce 23 décembre, cinq opposants candidats à la présidentielle ont informé le Gouverneur de Kinshasa de leur intention d’organiser une marche ce mercredi 27 décembre 2023. « Nous protestons contre les irrégularités constatées lors des opérations de vote », écrivaient-ils, en qualifiant le scrutin de « simulacre d’élections ».
Parmi ces opposants figurent notamment Martin Fayulu, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018, et Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre.
Le camp d’un autre candidat de l’opposition, l’ancien Gouverneur de la Région minière du Katanga (sud-est) Moïse Katumbi, a de son côté appelé à l’annulation pure et simple des élections.
En réponse à la lettre de l’opposition, le Ministre de l’intérieur Peter Kazadi oppose un refus catégorique.
Il a par ailleurs déclaré devant la presse, que “ La manifestation a pour but de mettre à mal le processus électoral, le gouvernement de la République ne peut pas accepter cela », « Je peux vous assurer qu’il n’y aura pas cette marche », a-t-il insisté.
Les raisons majeures qui poussent ces opposants à descendre dans la rue sont tout d’abord, les multiples problèmes logistiques que le quadruple scrutin du 21 décembre a connus, et donc les justifications restent toujours attendues par la population.
Certaines localités du Sud et de L’est n’ont pas pu exprimer leurs votes, alors que le Sud est du Katanga, le fief de Moïse Katumbi a voté plutôt le 23 décembre contrairement à d’autres régions du pays.
Les tensions sont d’autant plus grandissantes car les résultats partiels de la présidentielle rendu ce mardi 26 décembre par la commission électorale donne le Président sortant Félix Tshisekedi vainqueur.
Notons qu’au soir du quadruple scrutin, l’opposition l’avait déjà qualifié de “ chaos total”.
Selon les observateurs de la Conférence Épiscopale Nationale Congolaise ( CENCO) “il est inutile d’empêcher la population de s’exprimer car rien n’a été fait dans les règles”.
