Comme en 2017, plus de 2,4 millions de Libériens votent ce mardi 14 Novembre. l’actuel président George Weah est face à son rival Joseph Boakai et pour l’instant il n’a que 7000 voix d’avance à l’issue du premier scrutin.
Les Libériens sont appelés aux urnes pour le second tour des élections présidentielles au Liberia. George Weah, 57 ans, va de nouveau affronter son vieil opposant Joseph Boakai, 78 ans, vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf pendant 12 ans, également serviteur de l’Etat libérien pendant quatre décennies, peut envisager prendre sa revanche.
Les deux candidats sont arrivés au coude à coude lors du premier tour le 10 octobre avec plus de 43 % aux suffrages et une avance de 7 126 voix en faveur de George Weah, alors qu’il en avait 150 000 en 2017.
Le déroulement pacifique et cadencé de l’élection et l’approbation des résultats dans ce pays d’une capacité de cinq millions d’habitants en quête de paix et de développement, est l’un des enjeux majeurs de ce scrutin.
Cette élection présidentielle est la première organisée sans la coordination de la mission des Nations unies au Liberia, créée en 2003 visant à garantir la paix après les guerres civiles qui ont fait plus de 250 000 morts entre 1989 et 2003. En effet, ladite mission a quitté le pays en 2018.
À en croire L’ONU dans un communiqué récent, cette élection « représente sans aucun doute une étape cruciale dans la consolidation de la paix et de la démocratie au Liberia et dans la région ».
Plus de 2,4 millions d’électeurs sont attendues de 8 h 00 à 18 h 00, heures locales et GMT entre un sortant qui reste un tenancier parmi les jeunes mais doit défendre un bilan critiqué, et un vieux serviteur de l’Etat libérien qui a occupé plusieurs postes au sein de l’État, mais son âge avancé est considéré comme un handicap.
George Weah met en avant son action pour éduquer, électrifier des foyers, construire des routes et des hôpitaux. Il promet également de continuer de faire pérenniser le développement d’un des pays les plus pauvres de l’Afrique et de la planète.
Ses détracteurs lui reprochent néanmoins de manquer à ses promesses et l’accusent d’être déconnecté des réalités auxquelles ses concitoyens font face au Liberia notamment hausses des prix et pénuries.
Joseph Boakai quant à lui impute à George Weah l’aggravation d’une corruption réputée endémique et promet de développer des infrastructures, d’attirer les investisseurs et les touristes au Liberia et d’améliorer la vie des démunis. Il a noué des alliances solides avec des barons locaux, dont l’ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu le président actuel l y a six ans.
Des conflits pendant la campagne ont fait plusieurs morts et fait redouter des violences post-électorales. Joseph Boakai a mentionné, dimanche dernier, d’attaques et d’abus contre son camp, dont l’une à l’arme à feu, vendredi 10 Novembre, contre un convoi transportant Prince Johnson et le candidat à la vice-présidence Jeremiah Kpan Koung.