ÉTATS-UNIS : TAUX D’EXPULSION RECORD EN UN AN

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Entre octobre 2023 et septembre 2024, les États-Unis ont expulsé plus de 270 000 migrants, un chiffre qui établit un record sur la dernière décennie, surpassant même les statistiques des années Trump. Cette tendance s’accompagne d’une hausse préoccupante du nombre de demandeurs d’asile emprisonnés dans des centres de détention privés, une pratique que Joe Biden avait pourtant promis de bannir lors de sa campagne présidentielle de 2020.

Des chiffres qui interpellent

Selon le dernier rapport de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), 271 484 expulsions ont été effectuées au cours de l’exercice financier 2024, marquant une hausse significative par rapport aux 142 580 de l’année précédente. Ce nombre représente la plus forte augmentation depuis 2014, où 315 943 expulsions avaient été enregistrées. Sous le mandat de Trump, le record annuel atteignait 267 258 en 2019.

L’ICE a intensifié ses efforts en augmentant le nombre de vols d’expulsion, y compris le week-end, et en simplifiant les procédures de transfert vers des pays comme le Guatemala, le Honduras et le Salvador. Pour la première fois en six ans, des expulsions massives vers la Chine ont été organisées. L’agence a également étendu ses opérations à plusieurs destinations inhabituelles telles que l’Angola, l’Égypte, ou encore le Tadjikistan.

Un durcissement des politiques migratoires

Le durcissement des lois migratoires sous l’administration Biden a également réduit le nombre d’arrestations de personnes traversant illégalement la frontière. En novembre 2024, 46 612 arrestations ont été signalées, soit une baisse de 18 % par rapport au mois précédent et de 80 % en comparaison avec le pic historique de décembre 2023, où 250 000 arrestations avaient été enregistrées. Cette diminution est liée aux mesures restrictives introduites en juin 2024, mais aussi au renforcement des contrôles migratoires par le Mexique. Ces restrictions ont conduit à une réduction drastique des traversées illégales et des demandes d’asile.

Un système sous tension

Malgré ces chiffres impressionnants, l’ICE continue de faire face à des défis logistiques et financiers. Avec un effectif stable d’environ 6 000 agents depuis une décennie, l’agence doit gérer une charge de travail qui a quadruplé pour atteindre 7,6 millions de dossiers en 2024. La capacité de détention reste une contrainte majeure : l’ICE arrête en moyenne 37 700 personnes par jour, un chiffre limité par le financement du Congrès. Le Texas a proposé d’utiliser des terrains ruraux comme zones de transit pour accroître l’espace de détention.

Conséquences sociales et économiques

Les migrants expulsés occupaient souvent des emplois essentiels mais précaires. Leur départ massif met en lumière une contradiction dans les politiques de l’administration Biden, qui avait promis de défendre les droits des travailleurs et des migrants. Alors que les Mexique, Guatemala et Honduras demeurent les principales destinations des expulsés, ces pays sont confrontés à une pression croissante pour réintégrer leurs citoyens dans un contexte économique difficile.

Avec ces nouvelles statistiques, l’administration Biden clôt un chapitre migratoire marqué par des contradictions et des tensions. Si ces chiffres illustrent une volonté d’affirmer un contrôle rigoureux des frontières, ils soulèvent également des questions sur l’impact humain et économique de telles politiques. À l’aube de l’élection de Donald Trump, les débats sur l’immigration s’annoncent plus intenses que jamais.

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