La Fédération camerounaise de football (Fecafoot) se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une controverse majeure, cette fois-ci liée à la gestion des recettes d’un match de championnat de première division. Lors de la 10e journée du championnat le week-end dernier, le derby très attendu entre l’Union de Douala et le Dynamo s’est conclu sur une victoire de l’Union (1-0), mais ce n’est pas le score qui a marqué les esprits, c’est la dispute qui a suivi, éclipsant l’événement sportif.

L’origine du conflit : des recettes au centre de la discorde
Ce qui aurait dû être un simple débat sur la répartition des recettes de billetterie s’est transformé en un véritable bras de fer. L’Union de Douala, club organisateur du match, a refusé catégoriquement les 23 % des 2,072 millions de FCFA (soit environ 3 158,74 euros) proposés par le Comité transitoire du football professionnel (CTFP), organisme sous l’égide de la Fecafoot. Selon les dirigeants du club, cette répartition était injuste et ne respectait pas leur statut d’organisateurs du match.
Le club a réclamé 70 % des recettes, soit 1 450 400 FCFA (environ 2 211,12 euros), conformément à ce qu’ils estiment être leur droit. Mais la Fecafoot a opposé un refus, mettant en avant que l’Union de Douala aurait tardé à régler les frais de location du stade, une somme de 350 000 FCFA (533,57 euros), représentant les frais d’utilisation du stade Mbappé Leppe, stade initialement prévu pour la rencontre.
Une situation confuse et tendue
L’Union de Douala a immédiatement rejeté cette justification. Le club a affirmé qu’il n’a jamais opté pour le stade Mbappé Leppe, préférant l’annexe du stade de la Réunification. De plus, ils soutiennent avoir payé les frais requis bien avant la date du match, réfutant ainsi toute accusation de retard. Cette situation a semé une grande confusion, exacerbant les tensions entre le club et la Fecafoot.

Face à l’impasse, les dirigeants de l’Union de Douala, craignant de ne pas récupérer leur dû, ont opté pour une stratégie radicale : ils ont bloqué les acteurs présents, refusant de les laisser quitter les lieux sans avoir perçu les 70 % réclamés.
L’intervention des forces de l’ordre : un dénouement nécessaire
Avec la tension qui montait dangereusement, l’intervention des forces de l’ordre est devenue inévitable pour calmer la situation. Les autorités ont été appelées pour éviter que la situation ne dégénère davantage. Si cette action a permis de désamorcer la crise immédiate, elle n’a pas effacé les doutes et les frustrations qui planent autour de la gestion financière au sein de la Fecafoot.
Un coup dur pour la présidence d’Eto’o
Cette nouvelle polémique est venue renforcer les accusations de mauvaise gestion financière qui circulent déjà autour de la Fecafoot et de la présidence de Samuel Eto’o. Des soupçons de détournements de fonds planent sur l’institution, ternissant un peu plus l’image de l’ancienne légende du football à la tête de la fédération. Chaque incident alimente la méfiance du public et met en lumière les défis structurels auxquels l’instance dirigeante doit faire face.
La suite pour la Fecafoot
Alors que la Fecafoot essaie de se repositionner comme un acteur crédible et transparent du sport camerounais, ces scandales répétés la freinent dans son élan. La question qui se pose désormais est de savoir si l’institution pourra regagner la confiance des clubs et des supporters, et surtout, si elle pourra surmonter cette série de crises internes pour concentrer ses efforts sur le développement du football camerounais.
La gestion des recettes de billetterie semble être un microcosme des défis plus larges auxquels est confrontée la Fecafoot. Pour Samuel Eto’o, cette nouvelle polémique représente un test crucial de son leadership et de sa capacité à redresser l’institution. Une réforme profonde semble plus que jamais nécessaire pour éviter que la Fecafoot ne s’enlise davantage dans les controverses.