Si la convention signée le 26 octobre 2023 entre la Fecafoot et l’Association des entraîneurs de football (ACEEF) est saluée par certains qui y voient un meilleur moyen d’encadrer le métier de formateur et d’entraîneur, d’autres y voient simplement une manœuvre visant à avoir le contrôle sur un corps de métier qui se veut libéral.
Le 26 octobre dernier, la fédération camerounaise de football (Fecafoot) et l’Association des entraîneurs de football (ACEEF) ont signé une convention visant à donner un encadrement strict au métier d’entraîneur de football au Cameroun. Selon le communiqué de la Fecafoot, l’obtention du titre d’entraîneur passe obligatoirement par l’adhésion à l’ACEEF et l’obtention d’une carte professionnelle délivrée par ladite association et d’une licence par la Fecafoot.
Une convention qui n’est pas de nature à faire l’unanimité au sein du corps des entraîneurs et formateurs de football. plusieurs voix s’élèvent pour condamner ce pouvoir attribué à l’ACEEF. La décision de la Fecafoot est jugée unilatérale.
Pour Joseph Monthe, ancien entraîneur de Tiko United, un club évoluant dans la région du Sud Ouest du pays, “ily’alaliberté
d’associationauCamerounetnoussommesuncorpsdemétier quipratiqueuneprofessionlibérale,leprésidentdel’ACEEFne peutpassepermettred’utiliserlacorporationàdesfinsde positionnement.Lesentraîneursontbesoind’uneassociation forte,libreetindépendante.Lafédérationdoitorganiserle footballsanschercheràinféoderousoumettrelescorpsde métierquifontd’ailleurssaforce.”
D’un autre côté, l’encadrement que l’instance faîtière du football camerounais semble vouloir donner aux managers techniques du football est plutôt vu d’un bon œil. Patrice Fotso, ancien directeur technique de l’aigle royale du Moungo (Club originaire de la région du littoral) et membre de l’ACEEF, veut accorder le bénéfice du doute à cette réforme.
“Sousd’autrescieux,enFrancenotamment,laFédération FrançaisedeFootball(FFF)s’appuiesurL’Unionnationaledes entraîneursetcadrestechniquesdufootballfrançais(UNECATEF) quiestl’uniquesyndicatdesEntraîneurslà-basetàraison.Caril s’agitdessalariés.Cheznouslafédérationachoisinotre associationdanssaplateformed’échanges,alorsilnousrevient debiennousorganiserdanslebutd’assurerfavorablementla défensedenosdroits.Lerassemblementoul’ouverture àune culturedémocratiquedevraitnousanimerafinquela représentativitésoitlerefletréeldenotrecorpsdemétier. C’est déjàbienqu’aujourd’huinotremétiersoitplacéaucentredes débats.Ànousd’aiderl’exécutifgrâceànosconseilsconstructifs etànotreexpériencesurleterrainàprendredesdécisionsqui impacterontpositivementlemétier.”
Rappelons que des institutions publiques tel que l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS ) o rent justement des formations aux entraîneurs et éducateurs de football au Cameroun. La mise à l’écart de cette institution de référence en matière de formation sportive par la convention Fecafoot-ACEEF, est pour certains de nature à discréditer cette réforme.
Le site d’informations 237online souligne qu’au-delà, c’est le pouvoir réglementaire qu’usurpe la Fecafoot qui est interrogé. Même s’il s’agit d’une activité sportive, la Fédération n’a pas compétence selon ses détracteurs pour régir seule toute une profession. Cette polémique révèle en filigrane la nécessité de mieux structurer la formation et l’encadrement des entraîneurs de football au Cameroun. Le pays ne compte actuellement qu’une poignéed’entraîneursdiplômés, une quantité insu sante pour professionnaliser les clubs locaux.