FOYERS MEURTRIERS: UNE FEMME TUÉE TOUTES LES 10 MINUTES

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Le 25 novembre marque la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, instituée en 1999 par les Nations unies en mémoire des sœurs Mirabal, assassinées sous la dictature en République dominicaine. Cette année, alors que cette journée atteint son 25e anniversaire, le bilan mondial reste alarmant.

Des violences omniprésentes et systémiques

Cyberharcèlement, sexisme, agressions sexuelles, mariages forcés, féminicides : les femmes et les filles continuent de subir des violences ciblées partout dans le monde. En 2023, l’ONU recense 85 000 femmes assassinées de manière intentionnelle. Le foyer reste le lieu le plus dangereux : 60 % des victimes ont été tuées par un conjoint ou un membre de leur famille. Une femme est tuée par un proche toutes les dix minutes.

Certaines de ces violences auraient pu être évitées, souligne l’ONU, si des mesures judiciaires, comme des injonctions d’éloignement, avaient été mises en place à temps. Les régions les plus touchées par les féminicides sont les Caraïbes, l’Amérique centrale et l’Afrique, suivies de l’Asie.

Par ailleurs, au niveau mondial, près d’une femme sur trois a été victime de violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans sa vie, souvent de la part de son partenaire intime. En Europe, une femme sur cinq rapporte avoir subi des violences conjugales. Les mutilations génitales, quant à elles, touchent encore 199 millions de femmes et de filles à travers le globe.

Malgré ces chiffres édifiants, les ressources dédiées à la lutte contre les violences faites aux femmes restent largement insuffisantes. Seulement 5 % des aides gouvernementales mondiales y sont consacrées, dont moins de 0,2 % pour la prévention. Certains pays, comme la Turquie, se sont même retirés de la Convention d’Istanbul, un traité international majeur pour la protection des droits des femmes.

Comprendre les violences de genre

Les violences de genre incluent toutes les agressions – physiques, sexuelles ou psychologiques – subies en raison de l’identité de genre d’une personne. Elles touchent principalement les femmes et les filles, mais affectent également les minorités de genre.

La culture du viol joue un rôle clé dans la banalisation de ces violences. Elle repose sur des stéréotypes et des idées reçues, comme celle selon laquelle les femmes disent « non » pour se faire désirer ou qu’elles sont responsables des agressions en raison de leur tenue vestimentaire. Ces croyances nuisent gravement à la reconnaissance du consentement, qui doit être explicite, libre et enthousiaste.

Des initiatives pour changer la donne

Depuis 1993, la Déclaration des Nations unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes établit que tout acte causant un préjudice ou une souffrance aux femmes, dans l’espace public ou privé, constitue une violence.

L’initiative Spotlight, menée conjointement par l’Union européenne et l’ONU, a permis des avancées significatives : hausse de 22 % des taux de poursuite judiciaire dans certains pays, adoption de 84 lois ou politiques renforçant la protection des femmes, et aide directe apportée à plus de 650 000 victimes.

Une campagne pour mobiliser : Tous UNiS

Cette année, la Journée mondiale lance la campagne Tous UNiS (25 novembre – 10 décembre), centrée sur le thème : « Toutes les 11 minutes, une femme est tuée. #PasDExcuse ». Pendant 16 jours, l’objectif est de sensibiliser et de mobiliser pour mettre fin à ces violences systémiques.

La lutte pour éradiquer les violences contre les femmes demeure un combat quotidien qui appelle une mobilisation urgente et collective. Plus que jamais, il est nécessaire de renforcer les lois, les ressources et les mentalités pour garantir un avenir sûr et équitable à toutes.

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