L’homme de médias, éditorialiste et journaliste politique français Jean-Pierre Elkabbach s’est éteint à l’âge de 86 ans, ce 3 Octobre. L’annonce a été faite par ses anciens employeurs, le groupe Canal+ et Europe 1, dont il fut une figure durant de longues années.
Passé par les plus grandes rédactions françaises, il a marqué l’histoire de la radio et la télévision. Son caractère pugnace, au risque d’irriter, qui pouvait aussi se faire bienveillant avec certains, a marqué plusieurs générations de la sphère médiatique. Jean-Pierre Elkabbach, mort à l’âge de 86 ans, était un vétéran du journalisme politique.
Ce professionnel robuste, qui a aussi été patron de radio et de télévision, a interviewé tous les grands de ce monde : Arafat, Gorbatchev, Mandela, Castro, Bill Clinton, George Bush, Vladimir Poutine…L’un de ses guests les plus mémorables fut sans doute le secrétaire général du Parti Communiste Français Georges Marchais qui le rabroua lors d’une interview sur Antenne 2 en 1980. La célèbre formule « Taisez-vous, Elkabbach ! » n’a en fait jamais été prononcée par Georges Marchais, mais imaginée par des humoristes imitant le débat.
A en croire le magazine hebdomadaire français voici.fr, la santé de Jean-Pierre faisait déjà polémique ces dernières années. Il disparaît subitement de l’antenne de Cnews pour subir une opération. Une absence qui a fini par être remarquée par les téléspectateurs avisés. Au début, ils pensaient à des « vacances » du journaliste politique. La vérité était plus morose : l’intervieweur avait dû être placé dix jours en soins intensifs.
Les médecins qui s’occupaient de lui avaient diagnostiqué un sarcome de 13 centimètres et 8 kg, situé sur son flanc gauche.
Une longue hospitalisation, durant laquelle il a pu compter sur l’amour et le soutien indéfectible de son épouse Nicole Avril.
Né à Oran en Algérie, Haïm Jean-Pierre Elkabbach est le fils d’un négociant en import-export. Après avoir fait ses études à l’Institut d’études politiques de Paris, il commence sa carrière journalistique dans les années 1960 à la radio RTF dans son pays natal avant d’en devenir le correspondant dans la capitale française.
En mai 1968, il est mis au placard de ce qui faisait encore partie de l’ORTF et allait devenir France Inter, pour avoir fustigé les « censeurs », avant de passer à la télévision en 1970. Il y présente le journal de la Une puis de la Deux. Puis en 1974, à l’occasion de l’éclatement de l’ORTF, il est à nouveau écarté du petit écran. Il revient alors sur France Inter où son émission, “13-14”, est un succès.
Le président Emmanuel Macron a rendu hommage ce mercredi à un « monstre sacré du journalisme français », au lendemain de l’annonce de la disparition du vétéran du journalisme politique. L’ancien président français Nicolas Sarkozy a lui aussi fait part de sa « tristesse de voir partir ce soir un grand du journalisme ».