Neuf jours après la chute du gouvernement Barnier, l’Élysée a annoncé ce vendredi 13 décembre la nomination de François Bayrou, leader du MoDem, au poste de Premier ministre. Chargé de composer un gouvernement d’unité, le centriste aura pour mission d’assurer la stabilité dans un contexte politique et social tendu.
Une nomination attendue, mais non sans tensions
Après plusieurs jours de consultations et d’hésitations, la nomination de François Bayrou a été officialisée ce vendredi à la mi-journée via un communiqué succinct de l’Élysée. La passation de pouvoir avec Michel Barnier est prévue à 17 heures.
Selon une source proche de l’Élysée, le nom de François Bayrou « s’est imposé ces derniers jours comme le plus consensuel » lors des consultations menées par Emmanuel Macron. Ce choix aurait été motivé par sa capacité à « former un gouvernement d’intérêt général » dans un moment jugé critique pour le pays.
Bayrou, fidèle allié du président depuis 2017, a ainsi devancé d’autres prétendants tels que Bernard Cazeneuve et Roland Lescure, vice-président de l’Assemblée nationale.
Un soutien mitigé au sein du camp présidentiel
Gabriel Attal, chef du parti présidentiel Renaissance, a salué cette nomination via un post sur X (ex-Twitter). Il a loué les qualités du nouveau Premier ministre pour « défendre l’intérêt général » et « construire l’indispensable stabilité que les Français attendent ». Attal a également promis que Renaissance et Ensemble pour la République (EPR) soutiendront Bayrou dans ses efforts.
Cependant, ce soutien n’efface pas les critiques. Marine Tondelier, cheffe des écologistes, a exprimé son scepticisme, dénonçant « un mauvais théâtre de boulevard ». Elle a averti que si les priorités sur des sujets tels que la justice fiscale ou les retraites ne changent pas, elle n’hésiterait pas à appeler à une censure du gouvernement.
Une opposition divisée, mais vigilante
Du côté de l’opposition, les réactions oscillent entre critiques acerbes et prudence. Alexis Corbière (LFI) a qualifié cette nomination de « stade ultime de la crise » politique en France, tandis que Fabien Roussel (PCF) a indiqué que les communistes jugeraient le nouveau gouvernement « sur pièce », tout en exigeant que le recours au 49.3 soit abandonné.
Un défi de taille pour François Bayrou
François Bayrou prend ses fonctions dans un climat marqué par des tensions sociales et une forte défiance envers la classe politique. L’Élysée lui a fixé pour mission de dialoguer avec l’ensemble des partis politiques (à l’exception de LFI et RN) lors d’une réunion prévue mardi prochain.
Ce gouvernement d’unité sera-t-il capable de répondre aux attentes des Français et d’éviter une motion de censure ? Le centriste, habitué des compromis, saura-t-il restaurer la confiance dans les institutions ? Les prochains jours seront déterminants pour ce nouvel exécutif.