Le 25 août 2024, la région de Tinzaouatène, située dans le nord du Mali près de la frontière algérienne, a été le théâtre d’une tragédie qui met en lumière la brutalité des conflits armés dans le Sahel. Des frappes de drones ont causé la mort d’au moins 20 civils, dont 10 enfants, suscitant une onde de choc au sein de la communauté internationale et renforçant les appels à une protection accrue des populations civiles dans cette zone de guerre.

Tinzaouatène est depuis longtemps un point névralgique dans le conflit qui déchire le Mali. Depuis que la junte malienne, dirigée par le colonel Assimi Goïta, a rompu ses alliances traditionnelles avec la France pour se tourner vers la Russie, le nord du Mali est devenu le théâtre d’affrontements violents. En particulier, les mercenaires du groupe Wagner, alliés de l’armée malienne, ont mené des opérations pour reprendre le contrôle de régions tenues par des groupes séparatistes et jihadistes.
En juillet 2024, ces forces avaient subi une lourde défaite face à une coalition de groupes rebelles, comprenant notamment la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Cet échec, qualifié de l’un des plus importants revers pour Wagner en Afrique, a déclenché une série de représailles, notamment par des frappes aériennes intensifiées, dont celles du 25 août.
Un Carnage Injustifiable
Selon des sources concordantes, les frappes de drones ont ciblé plusieurs zones peuplées, notamment une pharmacie, avant de s’étendre à des attroupements humains dans la même localité. Le bilan humain est lourd : 20 civils ont été tués, dont 10 enfants, et des dizaines d’autres ont été blessés. Des témoins sur place décrivent une scène de chaos, où les civils, loin des lignes de front, se sont retrouvés piégés par les explosions.
Ces frappes ont été perçues comme une tentative désespérée de l’armée malienne et de ses alliés russes pour reprendre le contrôle d’une situation militaire qui leur échappe de plus en plus. Cependant, elles soulèvent de sérieuses questions sur la légalité et l’éthique de ces opérations, surtout lorsqu’elles entraînent des pertes civiles massives.
L’indignation est générale, tant au Mali qu’à l’étranger. Des ONG locales et internationales ont fermement condamné ces frappes, dénonçant une escalade de la violence qui ne fait qu’aggraver la situation humanitaire déjà désastreuse dans la région. “Rien que des civils tués,” a déclaré un élu local à l’AFP, illustrant l’horreur de cet événement .
La tragédie de Tinzaouatène rappelle tristement que les civils continuent de payer le prix fort dans ce conflit, pris en étau entre des forces en guerre pour le contrôle du territoire et les ressources.