Le président gabonais, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema a placé le 27 août dernier la Société nationale de fourniture d’eau et d’électricité (Seeg), sous administration provisoire. Cette décision quelque peu attendue est intervenue après de fortes perturbations des livraisons d’eau et d’électricité dans le pays, ainsi que des détournements des recettes de l’entreprise.
« Le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a décidé ce qui suit : la mise en administration provisoire de la Seeg et la nomination au prochain conseil des ministres de l’administrateur provisoire », a indiqué dans un communiqué le porte-parole du gouvernement de transition, le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi. Toutefois, les effectifs ne seront pas affectés, puisqu’aucune réduction du personnel n’est prévue. En même temps, les salaires des agents ne seront pas impactés.
Faiblesses et fautes lourdes de management en première ligne
Evoquant les « faiblesses et fautes de management » pour justifier cette décision, le gouvernement gabonais a rappelé que le concessionnaire des secteurs de l’eau et de l’énergie « s’enfonçait dans une crise multiforme entraînant des coupures d’approvisionnement et des délestages, au mépris des usagers dont la patience a atteint ses limites ». Et d’ajouter : « au-delà du retard pris sur le plan des infrastructures, il apparaît clairement que la situation de la Seeg est d’abord le résultat des faiblesses et des fautes de gestion ». En effet, à la fin du mois de juillet, les habitants de Libreville avaient été privés de courant pendant plusieurs jours avec un système de délestage tournant bien plus important que d’habitude. A côté, l’électricité a été coupée pendant plusieurs heures dans certains quartiers pour permettre l’alimentation d’autres parties de la capitale.
Un audit en cours de réalisation…
Par ailleurs, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (Ctri) prévoit également de renégocier la dette de la Seeg vis-à-vis de la société britannique Aggreko qui exigeait le paiement de 23 millions d’euros soit 15 milliards de Fcfa, en menaçant de « procéder à l’arrêt complet de sa centrale ». Mais le différend a été apaisé par le paiement d’une première partie de la dette. A côté du plan d’épurement de la dette mis en place, le gouvernement a pris des initiatives pour réduire les prix des compteurs. A cet effet, 22 500 nouveaux compteurs d’électricité ont été remis le 30 août à la Seeg. «Il s’agit de 18 000 compteurs monophasés et 4500 compteurs triphasés. « Désormais les compteurs monophasés seront installés au coût de 70 000 Fcfa, au lieu de 140 000 Fcfa. Quant aux compteurs triphasés, ils seront installés à 120 000 Fcfa au lieu de 280 000 Fcfa », avait déjà précisé le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi