Le 20 janvier, le Parlement de transition gabonais a adopté un nouveau code électoral, présenté comme une étape clé vers le retour à un régime civil après le coup d’État d’août 2023. Ce texte, élaboré par une commission nationale sur instruction du président de la transition, Brice Oligui Nguema, introduit plusieurs réformes majeures visant à moderniser le cadre électoral et à renforcer la transparence du processus démocratique.

Parmi les nouveautés, deux sièges de députés sont réservés aux Gabonais de l’étranger, tandis que les binationaux pourront désormais se porter candidats à toutes les élections, sauf à la présidentielle, sans perdre leur seconde nationalité. Le texte autorise également, sous conditions, la participation des magistrats et militaires aux élections.
Cependant, ces dispositions suscitent déjà de vives critiques. Certains opposants craignent que l’implication des magistrats et militaires dans le processus électoral ne compromette son impartialité, ouvrant la porte à des ingérences via les armes ou des décisions judiciaires. Ces mesures sont également perçues par une partie de la classe politique comme des instruments destinés à prolonger l’influence de la junte, notamment en facilitant une éventuelle candidature du général Oligui Nguema après la transition.
Malgré ces controverses, Jean-François Ndongou, président de l’Assemblée nationale de transition, a défendu ce nouveau cadre juridique en soulignant son importance pour garantir des élections libres, transparentes et acceptées par tous. Cette réforme intervient dans un contexte où la transition, marquée par l’adoption d’une nouvelle Constitution en novembre 2024, semble suivre un calendrier rigoureux.
Si cette réforme est présentée comme un progrès, les inquiétudes sur ses implications politiques et son potentiel à polariser davantage le débat au Gabon restent omniprésentes. Le défi pour la transition sera de concilier réformes ambitieuses et crédibilité démocratique dans un pays encore marqué par des années de gouvernance contestée.
l’Afrique avec ses dirigeants assoiffés de pouvoir. Que viens faire des militaires dans une élection civile ?