Le verdict est tombé : le général Brice Oligui Nguema a remporté l’élection présidentielle gabonaise dès le premier tour, avec une large avance sur ses adversaires . Ce résultat, bien que peu surprenant, vient clore une transition entamée par la chute d’Ali Bongo en août 2023. Il marque aussi le début d’un nouveau cycle politique pour le pays.
Avec 90,35 % des voix, le général devenu président s’impose sans surprise. Dans un pays où l’armée a pris le relais après plus de 50 ans de règne de la famille Bongo.L’ancien Premier ministre Bilie-by-Nze récolte à peine 3 %, pendant que les autres candidats, dont une seule femme, font de la figuration. Résultat : un match sans enjeu, où l’issue était connue d’avance.
Le scrutin s’est déroulé sans heurts majeurs, dans un climat de stabilité apparente d’après certains observateurs. Avec le taux de participation annoncé qui dépasse les 70 %, plusieurs voix critiques pointent un déséquilibre structurel : accès limité de l’opposition aux médias publics, cadre électoral remodelé par le pouvoir en place, et une compétition rendue inégale dès le départ. Ces éléments invitent à relativiser l’ampleur du score obtenu.
Oligui Nguema a bâti sa campagne sur une image de rupture avec les dérives passées, se présentant comme un dirigeant pragmatique, à l’écoute, et soucieux d’efficacité. Son discours d’apaisement a trouvé un écho dans une population éprouvée par des décennies de gestion dynastique.
Mais cette légitimité électorale devra désormais se traduire en réformes concrètes. Le nouveau président est attendu sur plusieurs fronts : diversification de l’économie, réforme de la justice, renforcement des libertés publiques, lutte contre la corruption, et réconciliation nationale. Autant de chantiers qui nécessitent une volonté politique claire et des résultats mesurables.
Au fond, cette élection n’est qu’un point de départ. La question centrale reste : le pouvoir de Brice Oligui Nguema parviendra-t-il à s’inscrire dans la durée en tenant ses promesses de transformation ? Le Gabon entre dans une nouvelle phase, mais sa trajectoire dépendra de la capacité de son président à répondre aux attentes d’un peuple qui n’a pas simplement voté, mais qui attend des preuves.
