GABON – UN AN DE TRANSITION, ENTRE RÉFORMES ET HÉRITAGE BONGO

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Le 30 août 2023, le Gabon a connu un tournant historique avec le renversement du président Ali Bongo Ondimba, mettant fin à plus de cinq décennies de domination de la famille Bongo. Le général Brice Oligui Nguema, leader de ce coup d’État, a pris les rênes du pays avec la promesse de réformes et d’une transition vers la démocratie d’ici 2025. Un an plus tard, il est temps de faire le point sur les promesses de ce nouveau régime, les défis économiques auxquels le pays fait face, et le sort de l’ancien président Ali Bongo Ondimba et de sa famille.

Le général Clotaire Oligui célébré par ses hommes après la réussite du coup d’État

Un Engagement Sous Surveillance

Le général Brice Oligui Nguema a rapidement instauré un régime de transition avec l’engagement de rendre le pouvoir aux civils. Un dialogue national s’est tenu en avril 2024, débouchant sur des propositions telles que la limitation des mandats présidentiels et la création d’une nouvelle constitution. Cependant, ces réformes, bien que saluées pour leur ambition, suscitent des inquiétudes quant à une possible dérive vers un « hyper-présidentialisme ». Le spectre d’une concentration excessive des pouvoirs, rappelant les pratiques du régime Bongo, plane sur ces réformes qui seront soumises à un référendum d’ici la fin de l’année .

Entre Ambitions et Réalités

Malgré des annonces de réformes économiques visant à améliorer la vie des Gabonais, le pays continue de faire face à de sérieux défis. Le taux de chômage reste élevé, notamment parmi les jeunes, et les coupures d’eau et d’électricité sont fréquentes. Le Gabon, bien qu’étant l’un des pays les plus riches d’Afrique en termes de PIB par habitant, voit encore une grande partie de sa population vivre sous le seuil de pauvreté. La gestion des entreprises publiques et la dette publique, qui s’élève à 70,5% du PIB, posent de sérieux obstacles à l’ambition de relancer l’économie nationale .

Le Sort de l’Ancien Président : Un Héritage Encombrant

Après le coup d’État, Ali Bongo Ondimba a été placé en résidence surveillée dans son domaine privé à Libreville. Sa femme, Sylvia Bongo, et son fils aîné, Noureddin Bongo Valentin, sont quant à eux détenus à la prison centrale de Libreville. Les conditions de détention de ces derniers ont été vivement critiquées par leurs avocats, qui dénoncent un isolement sévère et des mauvais traitements. Ali Bongo, autrefois figure incontournable de la politique gabonaise, vit désormais dans l’ombre, privé de la plupart de ses libertés, tandis que sa famille reste au cœur d’un imbroglio judiciaire mêlant accusations de corruption et détournement de fonds .

Cette situation délicate reflète les efforts du nouveau régime pour tourner la page du régime Bongo tout en naviguant dans les eaux troubles d’une transition politique complexe. Cependant, les critiques montent quant à la manière dont cette transition est gérée, et le chemin vers une véritable démocratisation du Gabon reste semé d’embûches.

Un an après le coup d’État, le Gabon se retrouve à un moment charnière de son histoire. Les promesses de réformes politiques et économiques peinent à se concrétiser face à la réalité des défis sociaux et financiers. De plus, le sort de l’ancien président Ali Bongo et de sa famille ajoute une dimension humaine et politique complexe à cette transition. Le Gabon est confronté à la difficile tâche de réconcilier son passé avec ses aspirations pour l’avenir, un équilibre qui définira sans doute les années à venir.

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