GABON-VIH : 15-24 ANS EN PREMIÈRE LIGNE

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Le chiffre claque comme une gifle : 1 844 jeunes Gabonais âgés de 15 à 24 ans vivent aujourd’hui avec le VIH. C’est le constat alarmant d’une enquête menée en 2025 par la Direction générale de la prévention du VIH/SIDA (DGPS). Derrière cette statistique, une réalité douloureuse : les filles paient le plus lourd tribut avec 1 010 cas, contre 834 pour les garçons.

Chez les 15-19 ans, les adolescentes sont légèrement plus touchées : 1,5 % de prévalence contre 1,3 % chez leurs camarades masculins. Une tendance qui ne surprend plus, tant elle se répète dans les pays d’Afrique subsaharienne. Ce déséquilibre n’est pas que biologique : il est social, économique, culturel. Il raconte les rapports de pouvoir, le manque d’accès à l’information, les mariages précoces, les violences invisibles. Mais ce qui inquiète encore plus, c’est l’ignorance. Moins d’un tiers des jeunes interrogés disent bien connaître le VIH, ses modes de transmission, ses moyens de prévention. À l’heure des réseaux sociaux et de l’information instantanée, cette méconnaissance est un échec collectif. Et un terrain fertile pour la progression du virus.

Il faut dire que les mots manquent souvent là où ils devraient circuler librement : à la maison, à l’école, dans les discussions entre adultes et adolescents. Les tabous tiennent bon, les éducateurs manquent de formation, et la banalisation du risque gagne du terrain.

En un an, le nombre de jeunes infectés a grimpé de près de 18 %. Un bond inquiétant qui confirme une féminisation de l’épidémie et une fragilité persistante de la jeunesse. Face à cela, la DGPS a lancé une campagne de sensibilisation dans les établissements scolaires. Une initiative nécessaire, mais encore loin du compte.

Ce que révèlent ces chiffres, au fond, c’est l’urgence d’une réponse plus profonde. Une éducation sexuelle structurée. Des encadreurs formés. Des familles qui osent parler. Et une société qui ne détourne plus les yeux.

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