Une série de défis se dressent sur le chemin du Général Oligui Nguéma alors que le Gabon l’a tout récemment accueilli en qualité de président de la transition. S’ils sont unanimes les Gabonais qui estiment qu’il a « redonné la vie au Gabon après tant d’années de souffrances ».
Le nouvel homme fort de Libreville, s’est engagé à lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, à redresser l’économie et à redistribuer des richesses aux plus pauvres.
Lors de sa prestation de serment, il a instruit le futur gouvernement, à réfléchir sans délai sur les mécanismes pour faciliter le retour au pays de tous les exilés politiques, de rétablir la bourse pour les élèves du secondaire, d’amnistier les prisonniers d’opinions, de financer l’économie nationale avec les partenaires locaux et les institutions financières locales, de créer une synergie, avec l’accompagnement des banques locales, pour le paiement des pensions des retraités, de réviser les conditions d’attribution de la nationalité gabonaise, ainsi que les lois du foncier en République gabonaise.
Il a également appelé à la participation de toutes les forces nationales pour élaborer une nouvelle constitution adoptée par référendum. Pour beaucoup de Gabonais, l’avenir du pays dépend de ces efforts. Les institutions Gabonaises ont été confrontées à des défis persistants de transparence et d’efficacité. La restauration de ceux-ci est essentielle pour le pays.
Toutes ces mesures sont saluées par l’ensemble de ses concitoyens qui, désormais, voient en le président de la transition, un vent d’espoir et d’espérance pour le Gabon. Néanmoins, l’éducation, le chômage, la santé, la formation professionnelle, les infrastructures sont autant de problématiques sur lesquelles le nouvel homme fort de Libreville et ses lieutenants devront se pencher.
Éducation
Les Gabonais attendent que les responsables de la transition fassent la promotion d’une école de qualité. Mais cela passe par la construction de nouvelles écoles, des universités et des centres de formation professionnelle à travers tout le pays. À l’heure actuelle, nombreux sont ceux qui estiment qu’il faut « une réforme, un projet éducatif qui permet à nos enfants de rêver d’aller dans les meilleures écoles, de rêver de tous les métiers qu’ils souhaitent ». Il faudra donc promouvoir «de bonnes conditions d’étude, de bonnes conditions de travail pour les enseignants et de bonnes conditions dans tous les degrés d’enseignement depuis le pré primaire, primaire, secondaire et supérieur ».
Santé
L’autre secteur prioritaire est celui de la santé. Sur ce plan, malgré quelques infrastructures existantes, dans les hôpitaux, les compatriotes souffrent pour accéder aux soins de qualité et aux médecins qui, eux, manquent de plateaux techniques. Il faut des hôpitaux « dignes de ce nom », avec des équipements modernes et accessibles à des coûts réduits.
Infrastructures routières
L’absence de routes carrossables en toutes saisons pour rallier l’intérieur du pays et dans les capitales provinciales est l’une des situations préoccupantes à résoudre. À la rupture du chemin de fer en décembre 2022, les Gabonais se sont rendus à l’évidence de la carence des infrastructures routières à travers le pays. En dépit de quelques efforts, mais insuffisants, le gouvernement de la transition devra s’atteler à redonner une image reluisante aux artères des principales villes du pays, mais surtout à réaliser des voies praticables en toutes saisons, et reliant les provinces entre elles. Toute chose devant accélérer le développement économique des régions enclavées et économiquement sinistrées.
Eau et énergie
L’absence d’eau dans les zones rurales et urbaines, les difficultés au niveau de l’énergie sont notables dans toutes les provinces du pays. Si le Projet d’accès aux services de base en milieu rural (Pasbmir) et le Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville (Piaepal) sont actuellement déployés pour apporter des solutions à ces problèmes, les résultats restent attendus. Là aussi, le gouvernement de transition doit jeter un regard sur ces secteurs vitaux pour les Gabonais, mais également pour le développement économique.
Lutte contre l’égalité des chances, le clientélisme et la corruption
À fin mars 2023, le ministère de la Fonction publique, indiquait le traitement de 14 880 situations administratives dont : 10 132 recrutements (présalaires et sortants-écoles) et 4 748 reclassements après stages. Un résultat largement au-dessus de quota arrêté, soit 153 % de réalisation, faisait savoir ce département ministériel. Ainsi, sur les papiers, l’État aurait enregistré des suppléments de 3652 recrutements présalaires et sortants-écoles ; 1541 reclassements, soit un total de 5193 situations administratives régularisées de plus. Malgré ces chiffres, la nouvelle administration pilotée par les responsables de la transition devra davantage œuvrer à satisfaire ces situations restées bloquées depuis des années. Les rappels des soldes, les reclassements, les recrutements, les concours, l’arrimage des pensions de retraite au système salarial devront être passés au scanner.
Rappelons que depuis plus de cinquante-cinq ans, la famille Bongo dirigeait sans partage ce petit État d’Afrique centrale, parmi les plus riches du continent grâce à son pétrole, mais sous le joug d’une élite accusée par ses opposants de « corruption massive » et de « mauvaise gouvernance ».
Si ces défis ne sont pas exhaustifs, il reste que la lutte contre les maux gangrenant la société gabonaise dans l’ensemble et principalement la haute administration doivent figurer parmi les priorités du nouveau régime de Libreville. La corruption, le clientélisme, les détournements des deniers publics notamment devront être combattus avec la dernière énergie.
rédigé par E.M