Le 3 février, le Bangkok Post a rapporté que trois femmes thaïlandaises avaient été secourues après avoir été piégées par un réseau de trafic d’ovules humains en Géorgie, orchestré par un gang criminel chinois.

L’alerte a été donnée par Mme Pavena Hongsakula, fondatrice de la Fondation Pavena pour les enfants et les femmes (Thaïlande), qui a été informée par une ancienne victime libérée en septembre 2024. Cette dernière, après avoir versé environ 70 000 bahts (2 065 dollars / 1 311 800 francs CFA) aux trafiquants, a révélé que plusieurs femmes thaïlandaises étaient encore retenues, incapables de payer leur « rançon ».
Grâce à la coopération entre la police thaïlandaise, Interpol et les autorités locales, trois victimes ont été rapatriées en Thaïlande le 30 janvier. Leurs identités n’ont pas été divulguées.
L’une des femmes a témoigné qu’elle avait été attirée par une annonce sur Facebook, promettant un revenu de 400 000 à 600 000 bahts (11 800 à 17 700 dollars / 7 496 000 à 11 244 000 francs CFA) pour un travail en Géorgie. Elle croyait être recrutée comme mère porteuse pour des couples infertiles. Son passeport et ses frais de voyage avaient été pris en charge par l’organisation criminelle.
En août 2023, elle et dix autres femmes ont été conduites en Géorgie par une Thaïlandaise soupçonnée d’appartenir au réseau. Sur place, elles ont été enfermées dans une zone comprenant quatre grandes maisons abritant au moins 100 femmes thaïlandaises.

Mais au lieu de la maternité de substitution, elles ont été soumises à des injections d’hormones pour stimuler leur production d’ovules. Chaque mois, elles étaient anesthésiées et leurs ovules prélevés, sans forcément recevoir de paiement. Selon Mme Pavena, ces ovules étaient ensuite introduits clandestinement dans d’autres pays pour des procédures de fécondation in vitro (FIV).
La police thaïlandaise poursuit son enquête et d’autres victimes pourraient être identifiées. En 2024, la Fondation Pavena a recensé 257 Thaïlandais victimes de traite humaine, dont 204 à l’étranger. L’organisation a contribué au sauvetage de 152 personnes.
La Géorgie ne dispose pas encore de réglementation claire sur la maternité de substitution, et certaines entreprises prétendent opérer en toute légalité. Toutefois, le gouvernement géorgien travaille actuellement sur une législation pour interdire cette pratique. La Chine, quant à elle, n’a pas réagi à cette affaire.