GHANA – MUSÉ MANHYIA: L’ ANGLETERRE RESTITUE 39 OBJETS D’ARTS VOLÉS 

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Le roi Asante du Ghana a marqué un tournant historique mercredi 1er mai 2024, en dévoilant au public, pour la première fois, des dizaines d’objets royaux pillés à l’époque coloniale. Ces trésors, longtemps conservés outre-mer, sont revenus dans le pays dans le cadre d’un prêt exceptionnel de musées britanniques, à l’occasion des célébrations du jubilé d’argent du souverain.

Le musée du Palais de Manhyia à Kumasi, situé dans le sud du Ghana, a été le théâtre de cet événement historique. Des artefacts précieux, témoins de la richesse et de la grandeur de la civilisation Asante, ont été exposés au public pour la première fois depuis leur pillage lors de la période coloniale.

La collection compte également un luth en or, présent offert par le roi Asante Osei Bonsu au diplomate britannique Thomas Edward Bowdich lors d’un traité commercial en 1817. Lors d’une cérémonie émouvante à Kumasi, cœur de la culture Ashanti au Ghana, le roi Otumfuo Osei Tutu II a décrit la toute première exposition d’objets au musée du Palais de Manhyia comme une véritable incarnation de « l’âme du peuple Ashante ».

« Aujourd’hui est un grand jour pour les Asantes, un grand jour pour le continent africain noir, et les esprits sont de retour parmi nous aujourd’hui », a-t-il déclaré. L’exposition est ouverte au public cette semaine.

Le rapatriement de ces objets au Ghana survient à un moment où la pression s’intensifie sur les musées et les institutions en Europe et en Amérique pour qu’ils restituent les trésors artistiques africains pillés sous la domination des anciennes puissances coloniales telles que la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et la Belgique.

Selon Tristram Hunt, directeur du Victoria & Albert Museum, ces artefacts, symboles du riche patrimoine du royaume Asante, reviennent au Ghana pour confronter « l’histoire extrêmement douloureuse qui entoure l’acquisition de ces objets, une histoire marquée par les blessures du conflit impérial et du colonialisme ».

« Ces trésors ont été les témoins des triomphes et des épreuves d’un grand royaume, et leur retour à Kumasi témoigne du pouvoir des échanges culturels et de la réconciliation », a-t-il mentionné. Quant à Chris Gosden, membre du conseil d’administration du British Museum, il a affirmé que le musée était « totalement engagé à poursuivre cette relation, en comptant sur l’amitié, la confiance, le respect mutuel et la volonté de discuter ».

Il a souligné que cet accord représentait près de cinquante ans de pourparlers entre le palais de Manhyia et, en particulier, le British Museum. Cet accord « jette les bases d’une coopération culturelle renforcée entre le musée du palais de Manhyia et le British Museum, et ce prêt en est le premier résultat tangible », a-t-il dit.

Cette exposition marque le début d’une nouvelle ère de reconnaissance et de valorisation du patrimoine culturel africain, et souligne l’importance de la coopération internationale dans la restitution des objets volés à leurs pays d’origine. Elle rappelle également l’urgence de poursuivre les efforts pour retrouver et restituer tous les trésors africains spoliés, afin de préserver l’histoire et l’identité des peuples africains pour les générations futures.

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