En pleine tournée à l’intérieur du pays, le général Abdoulaye Keïta, chef d’état-major de l’armée de terre guinéenne, a pris des mesures fermes pour encadrer l’apparence et la conduite des soldats, particulièrement des femmes.
Face à ce qu’il a qualifié de relâchement des normes, il n’a pas hésité à « sortir la chicote », symboliquement parlant, pour rétablir l’ordre et rappeler à tous que l’armée a ses règles.
Nouvelles directives : fin du rasage obligatoire des femmes soldats
L’un des points centraux de ses directives concerne l’apparence des militaires féminins. Le général a clairement interdit le rasage systématique de la tête des soldates, une pratique jugée désormais archaïque et inadaptée. « Dorénavant, plus aucune femme ne doit se faire raser la tête dans nos formations militaires », a-t-il déclaré avec autorité. Les femmes de l’armée pourront se coiffer ou tresser leurs cheveux, mais sans recourir à des extensions ou mèches artificielles, conformément aux règlements internes de l’armée. Ce changement s’inscrit dans une volonté de moderniser l’image des femmes en uniforme, tout en respectant la discipline militaire.
Les réseaux sociaux dans le collimateur du général
Outre l’apparence physique, la présence des militaires sur les réseaux sociaux a également été au cœur des préoccupations du général Keïta. Il a tapé du poing sur la table en dénonçant l’usage inadéquat des réseaux sociaux par certains soldats, notamment l’affichage ostentatoire de leur tenue militaire dans des contextes non professionnels. Le chef d’état-major a rappelé avec fermeté l’éthique militaire : « Certains oublient que porter cet uniforme, c’est aussi porter les valeurs et l’honneur de notre armée. Il est inacceptable que des soldats se permettent des écarts de conduite en ligne, qui ternissent l’image de notre institution. »
Selon lui, ces comportements vont à l’encontre des règles strictes de déontologie auxquelles chaque soldat doit se conformer, sous peine de sanctions disciplinaires sévères. Cette déclaration, diffusée lors d’un reportage télévisé sur la presse militaire, montre la volonté des autorités de renforcer le contrôle de l’usage des réseaux sociaux au sein de l’armée.
La tournée du général : entre contact et recadrage
Le général Keïta, qui a débuté sa tournée par Conakry avant de sillonner les casernes du pays, a justifié son déplacement par la nécessité de prendre contact direct avec les unités de l’armée de terre, d’évaluer leurs besoins, et de s’assurer du respect strict des règlements. « Mon objectif est de m’imprégner des réalités du terrain et d’évaluer les progrès accomplis », a-t-il souligné. Cependant, cette tournée n’a pas uniquement été une visite de courtoisie. Elle a aussi servi de tribune pour rappeler l’importance des valeurs militaires et pour réaffirmer l’autorité du commandement dans un contexte où les réseaux sociaux brouillent parfois les frontières entre vie privée et devoir militaire.
Vers une armée plus disciplinée et modernisée
Ces nouvelles mesures montrent une volonté claire du commandement militaire de moderniser les pratiques tout en renforçant la discipline au sein des rangs. Pour les femmes militaires, cela marque la fin d’une ère où elles devaient se conformer à des codes vestimentaires sévères, au prix de leur identité. Pour l’ensemble des militaires, c’est un rappel que l’uniforme qu’ils portent ne peut être exhibé sans discernement, et que chaque soldat est responsable de l’image de l’institution qu’il représente.
Le message est clair : l’armée guinéenne veut concilier modernité et discipline. Et si certains soldats pensaient pouvoir se soustraire à cette rigueur, le général Keïta leur a rappelé que la chicote – même symbolique – reste un instrument de mise en ordre efficace.
