Haïti est une nouvelle fois endeuillée par une tragédie d’une rare violence. Au moins 184 personnes, principalement des personnes âgées, ont perdu la vie ce week-end dans le quartier de Cité Soleil, en périphérie de Port-au-Prince, selon un bilan préliminaire rapporté par l’ONU. Ce massacre, survenu deux mois après celui de Pont-Sondé, a été orchestré par Monel Felix, alias Micanord, un chef de gang local.
D’après l’organisation haïtienne Combite pour la paix et le développement, ce drame serait lié à une superstition. Monel Felix aurait attribué la mort de son fils malade à des actes de sorcellerie prétendument orchestrés par des personnes âgées et des pratiquants vaudous. En réponse, il a ordonné une rafle d’une extrême brutalité.
Une tuerie méthodique
Le massacre a commencé dans une salle communautaire où des retraités se réunissaient pour jouer aux cartes et aux dominos. Les assaillants les ont contraints à se rendre chez Monel Felix, où les exécutions ont débuté dès la tombée de la nuit. Selon des témoins, les tueries se sont poursuivies plusieurs jours, et environ 80 personnes seraient encore retenues en otage par le gang.
Réactions internationales et bilan alarmant
Le gouvernement haïtien a dénoncé cet acte comme un « massacre abject » et une « cruauté insoutenable », tandis que Volker Türk, haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, a rappelé que ce drame porte à 5 000 le nombre de morts liés à la violence des gangs cette année en Haïti. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a une fois de plus appelé la communauté internationale à agir face à l’aggravation de la crise sécuritaire dans le pays.
Depuis février, les gangs armés multiplient les attaques pour asseoir leur contrôle sur Port-au-Prince, aggravant une crise politique et humanitaire qui dure depuis des décennies. Le massacre de Cité Soleil illustre une fois de plus l’ampleur de la violence qui gangrène Haïti, mettant en lumière l’urgence d’une réponse concertée pour rétablir la sécurité.