Entre 2017 et 2023, le Cameroun a importé depuis les autres pays africains, 409 000 tonnes d’huile de palme pour une valeur de 280,4 milliards de FCFA, selon les données contenues dans le rapport de l’Institut national de la statistique (INS) de 2023 sur le commerce extérieur.
Ce fort taux d’importation n’est que la résultante du test prévisionnel de conjoncture publié trimestriellement par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), la production d’huile de palme devrait chuter au Cameroun au cours du 3e trimestre 2024.
Selon ce document prospectif de la banque centrale, qui est basé sur les enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprises, responsables d’administrations et autres acteurs clés des différentes filières et secteurs d’activité de la Cemac, cette baisse projetée est consécutive au « cycle de production du palmier à huile, peu propice à une récolte optimale pendant cette période ».
Les importations sont en hausse constante depuis 2017, ces importations ont été multipliées pratiquement par 10 en six ans.
Elles sont passées de 12 600 tonnes en 2017 pour une valeur de 5,7 milliards de FCFA à 122 500 tonnes en 2023 pour une valeur de 89,9 milliards de FCFA.
Le Cameroun importe l’huile de palme notamment du Gabon et de la Côte d’Ivoire qui se positionne comme le premier fournisseur africain du Cameroun…
En 2023, le Cameroun a importé de ce pays d’Afrique de l’Ouest 39 327 tonnes d’huile de palme pour une valeur de 27,2 milliards de FCFA.
À noter que l’huile de palme représente 19 % des importations du Cameroun depuis les pays d’Afrique en 2023.
La demande d’huile de palme au Cameroun est en constante augmentation alors que la production stagne.
Ce qui contribue à creuser le déficit. En 2022, l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc) estimait le déficit structurel annuel (calculé sur la base d’un fonctionnement à 50 % des capacités des unités de transformation) à 160 000 tonnes.
Selon les membres de la filière, le déficit réel dépasse 500 000 tonnes chaque année, dans la mesure où la demande nationale d’huile de palme est estimée à plus d’un million de tonnes, pour une production locale oscillant entre 400 et 500 000 tonnes.