Plus de 10 ans après le passage d’un président américain en Afrique, un pays africain reçoit à nouveau un chef d’État américain sur son sol. En effet, Joe Biden est annoncé tel un roi en terre angolaise ce 2 Décembre 2024. L’Angola est deuxième exportateur du pétrole brut en Afrique et compte 30 millions d’habitants. Est ce une visite stratégique ou de la courtoisie diplomatique ?
Ce n’est un secret pour personne, dans quelques semaines, le président Biden ne sera plus locataire à la maison blanche. Malgré cela, il a tout de même tenu à reprogrammer sa visite en Angola, annoncée depuis mi-octobre puis annulée à la suite des dommages de l’ouragan Milton. C’est la première fois qu’un chef d’État américain foule le sol africain depuis Barack Obama en 2015. Donald Trump ne s’y était pas rendu lors de son premier mandat.
«Aucun pays n’est plus important que l’Angola »
Cette visite de dernière heure, n’est pas anodine. Deuxième pays exportateur de pétrole brut derrière le Nigeria, la rencontre avec son homologue Angolais João Lourenço, s’inscrit dans le but de « Mettre en avant le leadership américain en matière de commerce et d’investissement et souligner le leadership régional de l’Angola et marquer l’évolution remarquable des relations entre les États-Unis et l’Angola » selon le Dr Frances Brown, assistante spéciale du président pour les affaires africaines.
Sans détour l’occasion sera donnée à Biden et son équipe, de rappeler les promesses faites à ce pays lusophone. Les États Unis ont investi plus de 80 % des 55 milliards de dollars promis lors du sommet des dirigeants africains en 2022, faisant de l’Angola le quatrième partenaire commercial en Afrique subsaharienne.
Une compétition de super puissance
Avec l’amenuisement progressif de l’influence française en Afrique et le rapprochement de la Russie sur le continent, l’ opération charme est lancée. Selon la China Africa Research Initiative, l’Angola est le premier exportateur du continent vers la Chine en 2023 et le premier récipiendaire de prêts chinois en Afrique. L’ intérêt serait également porté pour le sous sol dans la « Copperbelt », une région qui s’étale de la République démocratique du Congo à la Zambie voisine. Certains observateurs s’interrogent sur cette visite à la fin de son mandat et y voient un moyen de reconquérir ce pays stratégique qui réalise le plus d’excédent commercial en dollars US sur le continent.
Pour la presse américaine, ce sera l’occasion de signer des «accords militaires, politiques et économiques» dans la perspective de renforcer les liens entre les États-Unis et l’Angola.