KENYA : DES BARRAGES FLOTTANTS POUR LUTTER CONTRE LES INONDATIONS

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Les batardeaux, une technologie néerlandaise pour lutter efficacement contre les inondations, transforme la vie des habitants des régions Sud et Est du Kenya.


Les batardeaux, encore appelé barrage flottant sur le site de la rivière Ngu’urhi au Kenya

Les batardeaux protègent les communautés des rivières en crue et stockent l’eau en vue de son utilisation pendant la saison sèche. Après des essais au Nigeria et au Burundi, la technologie est maintenant introduite au Kenya. Ces grandes barrières en caoutchouc noir sont appelées « slamdams ». Elles sont utilisées par les personnes qui vivent près des sources d’eau.

Frederick Njuguna habite à seulement 50 mètres de la rivière Ngare Narok. Mais lorsque les inondations sont arrivées, ses barrages ont empêché l’eau d’atteindre sa maison. « Si je n’avais pas eu ces barrages, les pertes auraient été importantes. Je considérais la valeur de mes biens, de moi-même et de mes enfants, et j’aurais subi une perte de 40 à 50 millions de shillings (environ 310 000 à 390 000 dollars). Si l’on considère les investissements que j’ai réalisés sur ce terrain, vous pouvez venir jeter un coup d’œil, j’aurais perdu une énorme somme d’argent », explique-t-il.

La technologie a une deuxième utilité. Elle peut être utilisée pour stocker l’eau.

Ainsi, une fois la saison des pluies terminée, les habitants peuvent utiliser les barrages comme source d’eau pour leurs cultures.

Il s’agit d’une solution pratique et simple largement appréciée dans plusieurs pays en Afrique, dont l’Ouganda, le Nigeria, le Burundi et aujourd’hui le Kenya.

Cette solution pratique et simple pourrait également être d’une très grande utilité pour les camerounais qui, comme le Nigeria voisin, subissent violemment les affres de la saison pluvieuse. Contrairement au Nigeria ou encore au Kenya pendant la saison pluvieuse les habitants sont livrés à eux même. Dans plusieurs quartiers des villes de Douala, de Yaoundé ou de Bafoussam, les inondations sont légions. Les pertes sont généralement très lourdes. Des pertes matérielles, financières et même humaines.

Frida Njiké ne se souvient que trop bien des ravages causés par les pluies dans sa maison en 2021 au quartier New Bell à Douala. Alors qu’elle était à l’église un dimanche pluvieux, elle a reçu des nouvelles alarmantes de ses voisins : sa maison était en train d’être inondée. Elle s’est dépêchée de rentrer chez elle pour sauver ses affaires.

Ces barrages, fabriqués en caoutchouc résistant à la chaleur, ont une capacité de 8 000 litres d’eau chacun.

Chaque barrage mesure cinq mètres de long, 1,5 mètre de large et un mètre de haut.

Pour être efficaces, les digues doivent être placées à proximité les unes des autres, formant ainsi une barrière étanche qui empêche tout interstice où les eaux de crue pourraient s’infiltrer.

Leur durée de vie peut atteindre 40 ans.

« Un barrage flottant est une barrière mobile contre les inondations. Il est fabriqué en caoutchouc et sert à de nombreuses fins. Au Kenya en particulier, nous l’avons utilisé pour la gestion des inondations et nous l’utilisons aussi maintenant pour la collecte de l’eau », explique James Mwangi, spécialiste des ressources en eau à l’Organisation néerlandaise de développement (SNV) au Kenya.

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