LIGUE DES CHAMPIONS – LE CAMEROUN HORS JEU

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Le football camerounais semble en retrait cette saison en Ligue des champions, marquant un tournant inquiétant pour une nation historiquement féconde en talents. Une statistique révélée par la presse locale a jeté une ombre sur le prestige des Lions Indomptables. En effet, aucun joueur camerounais capé en sélection n’est inscrit dans l’édition 2024-2025 de la plus prestigieuse compétition européenne.

Alors que la Ligue des champions a démarré en grande pompe avec de nombreux joueurs africains en lice, le Cameroun fait figure d’exception. Tandis que des nations comme le Maroc comptent 12 représentants, le Mali 10, et le Sénégal 6, les Lions Indomptables brillent par leur absence. Même des nations moins médiatisées comme la Côte d’Ivoire et l’Algérie ont respectivement 5 et 6 joueurs sur le terrain. La situation choque d’autant plus que des joueurs comme André Onana, André-Frank Zambo Anguissa et Eric-Maxim Choupo-Moting étaient en pleine lumière la saison précédente.

André Onana, désormais gardien de Manchester United, doit se contenter de la Ligue Europa après l’élimination précoce de son club. Zambo Anguissa, autrefois pilier de Naples, ne participera à aucune compétition européenne cette saison, et Choupo-Moting est sans club depuis juillet 2024. Cette désaffection interroge sur l’état du football camerounais dans un contexte où la performance de ses internationaux semble stagner.

Le jeune milieu de terrain Jacques Bomo, évoluant aux Young Boys de Berne, aurait pu être le sauveur symbolique de cette disette. Cependant, bien que né à Yaoundé, Bomo est enregistré comme international suisse U20, éclipsant ainsi toute chance de voir un Camerounais sur les pelouses de la Ligue des champions cette saison. Cette situation laisse un goût amer aux observateurs et fans du football camerounais, habitués à voir leur nation rayonner sur les scènes les plus prestigieuses du monde.

Si la baisse de régime des Lions Indomptables pouvait être attribuée à des circonstances individuelles, elle révèle peut-être des problématiques plus profondes. La crise institutionnelle qui secoue la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et le ministère des Sports (Minsep) semble avoir des répercussions directes sur la dynamique des joueurs. Depuis mai 2024, les tensions internes freinent l’avancement de l’équipe nationale, plongeant certains joueurs cadres dans des querelles politiques qui détournent leur attention du terrain.

Vincent Aboubakar, icône du football camerounais, n’a plus le même éclat sur les pelouses. Depuis plus d’une saison, l’attaquant est en proie à des contre-performances qui reflètent peut-être la confusion ambiante au sein de la Fecafoot. De son côté, Pierre Kunde Malong, autrefois étoile montante, est sans club depuis son départ de l’Olympiakos, une situation qui remet en cause ses futures convocations en sélection.

Face à ce tableau morose, il est légitime de s’interroger sur l’avenir du football camerounais. La Ligue des champions a souvent été le miroir de la réussite d’une nation en matière de formation, de structure et de performance. Si cette saison est particulièrement marquée par l’absence des Lions Indomptables, cela pourrait être le symptôme d’un mal plus profond.

Le Cameroun, longtemps bastion du football africain, doit-il enfin se poser les bonnes questions ? La crise au sein de ses institutions sportives, l’éparpillement de ses cadres et l’absence de jeunes talents dans les compétitions majeures appellent à une introspection collective. À l’aube de la prochaine CAN et des échéances internationales, il est temps de réinventer une vision claire pour redonner au football camerounais ses lettres de noblesse.

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