L’Union africaine, en plaçant l’éducation au cœur de ses priorités, a exhorté les États membres à adapter leurs systèmes éducatifs aux défis contemporains pour répondre aux besoins d’employabilité et encourager la créativité. Face à la montée en puissance du numérique, l’organisation continentale insiste sur l’importance d’une réforme éducative pour que les jeunes Africains soient mieux préparés aux exigences du marché du travail.
D’ici 2030, environ 230 millions d’emplois sur le continent nécessiteront des compétences numériques, d’où l’appel pressant de l’Union africaine pour accélérer la transformation des systèmes éducatifs. L’année 2024, désignée comme l’Année de l’éducation par l’Union africaine, marque une étape cruciale dans cette démarche. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés en matière d’éducation au cours des six dernières décennies, l’Union souligne que des ajustements sont encore nécessaires pour que les pratiques scolaires répondent pleinement aux exigences actuelles.
L’un des défis majeurs demeure l’alphabétisation numérique, particulièrement dans un contexte où le taux d’accès à Internet en Afrique reste limité, avec seulement 36% de la population connectée selon la Banque mondiale. Cette situation complique l’intégration des technologies numériques dans le système éducatif.
Au Cameroun, des efforts ont été entrepris depuis 2023 pour intégrer les technologies numériques dans le curriculum éducatif. Les programmes d’informatique ont été introduits dans les cycles primaire et secondaire, comme stipulé par l’arrêté 3745/D/63/MINEDUC/CAB/17/06/2003. Dès la maternelle, les élèves sont initiés à l’utilisation des outils informatiques et des moyens de communication modernes. Ces initiatives sont en phase avec la vision de l’Union africaine d’une éducation moderne et inclusive.
Les experts estiment que la réforme des systèmes éducatifs en Afrique pourrait représenter un marché de formation potentiel de plus de 130 milliards de dollars. Alors que l’éducation est perçue comme un levier essentiel pour la transformation socio-économique du continent et pour surmonter les crises persistantes, les gouvernements sont vivement encouragés à intensifier leurs investissements dans les infrastructures scolaires et à renforcer le secteur de la formation professionnelle pour rendre les apprenants plus compétitifs sur le marché mondial.
