Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont récemment proclamé la création d’un « espace sans visa » pour les ressortissants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Cette annonce du 14 décembre marque une nouvelle étape pour ces pays qui cherchent à se distancer de l’influence de l’ancienne puissance coloniale française, via leur volonté de quitter la Cedeao d’ici janvier 2025.
Selon le communiqué officiel, signé par le président malien, le général Assimi Goïta, cet espace permettra aux citoyens des États membres de la Cedeao de « circuler, résider et s’établir » sans visa au sein du territoire de l’AES, tout en respectant les lois nationales en vigueur. De plus, les véhicules immatriculés dans la Cedeao auront libre accès à l’espace de l’AES pour des usages commerciaux ou personnels.
Cette initiative intervient alors que les trois pays maintiennent leur décision de se retirer de la Cedeao. Malgré les efforts de la Cedeao pour éviter ce divorce, notamment avec la médiation du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, l’AES a réaffirmé que le retrait était « irréversible ». Ce départ deviendrait effectif en janvier 2025, un an après l’annonce officielle de la séparation.
En dépit de cette déclaration de retrait, des discussions sont toujours en cours pour convenir des modalités de cette sortie, afin de minimiser l’impact sur les populations. La Cedeao, qui tiendra un sommet à Abuja pour discuter de cette situation délicate, n’a toutefois pas annoncé la présence de délégations des États membres de l’AES, rendant improbable leur participation à ce stade.
Si la décision de créer un espace sans visa facilite la circulation pour les ressortissants de la Cedeao, les trois pays se réservent néanmoins le droit d’interdire l’entrée aux « immigrants inadmissibles », bien que les critères d’inadmissibilité n’aient pas encore été précisés. Cette initiative, aux multiples implications politiques et économiques, souligne la détermination du Mali, du Burkina Faso et du Niger à redéfinir leurs relations avec la Cedeao, tout en cherchant à préserver un cadre de coopération avec les autres membres de la communauté sous-régionale.