Le Parlement a approuvé une législation restreignant la créativité, allant à l’encontre des objectifs déclarés par le gouvernement de positionner le pays comme un centre régional et international de production cinématographique.
La récente adoption d’une loi par l’Assemblée populaire nationale en Algérie soulève des inquiétudes quant à la production cinématographique dans le pays, imposant des peines de prison aux professionnels ne respectant pas certaines conditions, une première depuis l’indépendance.
« quiconque exerce ou finance les activités de production, prise de vues, distribution ou exploitation des films cinématographiques contraires (…) aux valeurs et constantes nationales, à la religion islamique et aux autres religions, à la souveraineté nationale, à l’unité nationale, à l’unité du territoire national et aux intérêts suprêmes de la nation, aux principes de la Révolution du 1er novembre 1954, à la dignité des personnes » ou qui encourageraient « la discrimination et aux discours de haine ».
Aucun des amendements présentés par les députés n’a remis en question cette disposition.
La loi de 1967, adoptée à une époque où l’Algérie était sous le régime du parti unique et où la production cinématographique était largement contrôlée par un office public, ne prévoyait que des amendes et des interdictions d’exercer en cas d’infraction. De même, la loi de 2011, portée par la ministre de la Culture de l’époque, Khalida Toumi, fervente défenseure des droits des femmes et de la démocratie, avait également interdit « le financement, la production et l’exploitation de toute production cinématographique portant atteinte aux religions ou à la guerre de libération nationale (…) glorifiant le colonialisme ou portant atteinte à l’ordre public ou à l’unité nationale ».