À Ghardaïa, en Algérie, les hôpitaux de Guerrara et de Berriane font face à une pénurie de gynécologues, de sages-femmes et d’équipements médicaux, plongeant les femmes enceintes dans une situation critique.
Cette pénurie met en lumière un problème récurrent dans les régions du Sud de l’Algérie : l’insuffisance des infrastructures de santé, malgré les efforts gouvernementaux pour créer des pôles sanitaires spécialisés. À l’EPH Gueddi-Bakir, le personnel soignant est submergé, notamment dans le service de maternité où l’afflux de patientes dépasse régulièrement les capacités d’accueil. Les médecins et infirmières, débordés par la charge de travail, peinent à fournir des soins adéquats en raison du manque de place et de ressources.
Le cas de Ghardaïa n’est malheureusement pas isolé. Cette problématique d’accès aux soins obstétriques se retrouve dans de nombreuses régions reculées, non seulement en Algérie, mais aussi dans d’autres pays d’Afrique. Les patientes sont souvent contraintes de parcourir de longues distances, sous une chaleur accablante, pour rejoindre l’EPH Gueddi-Bakir et recevoir les soins nécessaires.
Une situation similaire se dessine dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Cette région, caractérisée par un taux de fécondité très élevé, souffre également d’une offre de soins obstétriques particulièrement précaire. Moins de cinq spécialistes tentent de répondre aux besoins d’une population immense, obligeant les femmes à parcourir de grandes distances pour accéder à des soins essentiels. Comme à Ghardaïa, l’Extrême-Nord du Cameroun voit émerger des accoucheuses traditionnelles comme alternative face aux défaillances du système de santé moderne.
Ces accoucheuses, sans formation officielle mais riches d’un savoir ancestral, prennent en charge les accouchements en utilisant des méthodes héritées de traditions séculaires. Elles offrent une réponse pragmatique et culturelle à une demande pressante, dans un contexte où les infrastructures modernes échouent à garantir des soins accessibles et de qualité. Leur rôle souligne non seulement la résilience des communautés, mais aussi l’urgence pour les gouvernements de revoir les stratégies de santé dans les régions reculées.
Que ce soit à Ghardaïa ou dans l’Extrême-Nord du Cameroun, ces deux régions illustrent un même défi : l’accès aux soins obstétriques dans des zones où la modernité peine à s’implanter efficacement. Face à la pénurie de spécialistes et d’équipements, les solutions traditionnelles et locales prennent le relais, mais à quel prix pour la santé des mères et des enfants ? Il est impératif que les gouvernements prennent des mesures concrètes pour renforcer l’accès aux soins, tout en reconnaissant et intégrant les pratiques traditionnelles dans une approche plus holistique et adaptée aux réalités locales.