Le cyclone Chido a touché terre au Mozambique dimanche, provoquant des vents violents et des pluies torrentielles qui ont ravagé les provinces de Nampula et de Cabo Delgado. Selon un bilan provisoire, au moins trois personnes ont perdu la vie dont deux à Pemba et un enfant de trois ans à Nampula. Plus de 2800 habitants ont dûs être déplacés.
Une situation critique dans le nord du Mozambique
Les vents, atteignant des rafales de 260 km/h, ont détruit plusieurs bâtiments et causé des coupures d’électricité dans les zones les plus touchées. La ville côtière de Pemba, dans la province de Cabo Delgado, a été particulièrement affectée, tandis que les pluies torrentielles ont inondé les terres et les infrastructures.
L’Institut national de météorologie du Mozambique (INAM) avait alerté sur les risques de pluies abondantes, avec des précipitations dépassant 250 millimètres en 24 heures, augmentant ainsi les risques de glissements de terrain et d’inondations.
Un bilan humain et matériel préoccupant
Au Mozambique, les premières estimations évoquent deux morts à Pemba, et la disparition tragique d’un enfant emporté par les eaux à Nampula. Les 2 800 déplacés sont pour l’instant hébergés dans des centres d’urgence.
Le porte-parole de l’UNICEF au Mozambique, Guy Taylor, a souligné que de nombreuses communautés pourraient être coupées des écoles et des infrastructures de santé pendant des semaines. Cette situation fait craindre une aggravation des crises sanitaires dans les zones touchées.
Avant d’atteindre le Mozambique, le cyclone Chido avait frappé Mayotte, causant au moins 11 morts. Les îles voisines des Comores et de Madagascar ont également été touchées, aggravant les dégâts matériels et humains.
La région sud-est de l’océan Indien est particulièrement exposée durant la saison cyclonique, qui s’étend de décembre à mars. Ces dernières années, l’Afrique australe a connu une augmentation de la fréquence et de l’intensité des cyclones. En 2019, le cyclone Idai avait causé plus de 1 300 morts, tandis que le cyclone Freddy, l’an dernier, avait fait plus de 1 000 victimes.
Un lien avec le changement climatique
Selon des experts, le changement climatique contribue à l’intensification des cyclones dans cette région. Ces événements laissent des pays comme le Mozambique, déjà fragilisés par des infrastructures limitées, face à des crises humanitaires majeures.
Les eaux stagnantes laissées par les cyclones favorisent également la propagation de maladies comme le choléra, la dengue et le paludisme, ajoutant une pression sanitaire sur les populations vulnérables.
Un appel à la solidarité internationale
Les pays d’Afrique australe, qui émettent peu de gaz à effet de serre mais subissent les impacts les plus sévères du réchauffement climatique, appellent à une aide accrue des nations riches. Des financements sont nécessaires pour renforcer les infrastructures, améliorer les systèmes d’alerte précoce et répondre aux crises humanitaires.
Alors que les opérations de secours s’organisent, la priorité reste la protection des populations affectées et la reconstruction des zones sinistrées. Mais à long terme, la lutte contre le changement climatique et la solidarité internationale sont indispensables pour prévenir de telles catastrophes.