Face à la propagation rapide de la variole du singe (mpox) en République démocratique du Congo (RDC), les autorités déploient un plan de riposte de 49 millions de dollars. Alors que le pays attend des doses de vaccin cruciales pour contenir l’épidémie, la situation reste sous haute surveillance.
Depuis le début de l’année 2024, la RDC est devenue l’épicentre mondial de la variole du singe, également connue sous le nom de mpox. Avec plus de 16 700 cas recensés et 570 décès confirmés, l’épidémie prend une ampleur inquiétante dans toutes les provinces du pays, y compris la capitale, Kinshasa. En réponse, le ministre de la Santé, SAMUEL – ROGER KAMBA, a annoncé un plan de riposte d’une envergure inédite, estimé à 49 millions de dollars.
Une Situation Sous Contrôle, mais Alarmante
Malgré la gravité de la situation, le gouvernement congolais s’efforce de rassurer la population ainsi que les observateurs internationaux. Samuel-Roger Kamba a insisté sur le fait que la situation est sous contrôle, grâce à l’expérience acquise par le pays dans la gestion d’autres épidémies, telles qu’Ebola. “Nous avons cette expertise que souvent d’autres pays demandent”, a-t-il déclaré, en soulignant la capacité du pays à diagnostiquer rapidement les cas grâce aux laboratoires de pointe situés à Kinshasa et Goma.
Cependant, cette assurance ne masque pas les défis importants auxquels le pays est confronté, notamment dans l’est de la RDC, où les premiers cas de transmission sexuelle ont été détectés. Cette région, déjà déstabilisée par des conflits armés, voit des populations fuir les violences pour se réfugier dans des zones déjà touchées par l’épidémie, aggravant ainsi la situation sanitaire
Le Plan de Riposte à 49 Millions de Dollars
Le plan de riposte mis en place par le gouvernement congolais prévoit des mesures de sensibilisation, le déploiement d’équipes médicales, et la prise en charge des malades. Cependant, ce plan n’inclut pas encore les vaccins, un élément crucial pour endiguer la propagation du virus. La RDC espère recevoir des doses de vaccin dès la semaine prochaine, avec l’aide de la communauté internationale.
“Nous avons besoin d’environ 3,5 millions de doses, mais pour l’instant, nous avons la promesse de 215 000 doses de la Belgique et 3 millions du Japon. Les États-Unis, quant à eux, hésitent encore sur le nombre de doses qu’ils pourront fournir”, a précisé le ministre KAMBA. Cette aide, bien qu’appréciée, reste insuffisante pour couvrir les besoins immédiats du pays, où 3 millions de doses coûteraient environ 600 millions de dollars.
L’Est du Pays : Une Région Sous Haute Surveillance
L’est de la RDC demeure une priorité pour les autorités sanitaires. Cette région, en proie à une instabilité chronique due aux conflits armés, a vu les premiers cas de transmission par voie sexuelle, un mode de contamination qui complique encore davantage le contrôle de l’épidémie. Le déplacement massif des populations, cherchant refuge dans des zones déjà infectées, pose un risque sérieux d’extension de la maladie.
Alors que l’épidémie de mpox continue de se propager en RDC, le gouvernement congolais déploie des efforts considérables pour limiter l’impact de cette crise sanitaire. Néanmoins, sans une réponse internationale adéquate, notamment en termes de vaccins, la situation pourrait s’aggraver. La RDC, malgré son expérience, se retrouve à un moment critique où chaque action compte pour sauver des vies et empêcher une catastrophe sanitaire à grande échelle.