La BBC suspendue, RFI poursuivie. Les autorités nigériennes ont durci leur ligne face aux médias internationaux. Après la suspension de trois mois de la BBC, accusée de diffuser de « fausses informations » sur une attaque meurtrière, c’est au tour de RFI d’être visée.
Au cœur de la polémique : le nombre de victimes d’une attaque dans le village de Chatoumane. Le ministre de la Communication, Sidi Mohamed Raliou accuse la BBC d’avoir diffusé des « informations erronées tendant à déstabiliser la quiétude sociale et à saper le moral des troupes qui luttent contre les jihadistes ». Cette divergence a valu à la radio britannique une suspension et à RFI une plainte pour «désinformation».
Pour le cas de la radio France internationale (RFI) justement, après la réunion du Conseil des ministres jeudi, le gouvernement a annoncé dans un communiqué porter plainte pour avoir « orchestré » « une vaste campagne de désinformation ».
Le Niger reste confronté à une insécurité grandissante, marquée par des attaques jihadistes régulières. Depuis un an, au moins 1 500 civils et militaires auraient perdu la vie, selon l’organisation Acled, contre 650 décès enregistrés entre juillet 2022 et 2023.
Ces décisions s’inscrivent dans un contexte de tensions accrues entre le nouveau régime militaire et les médias, notamment internationaux. Depuis le coup d’État de juillet 2023, RFI et France 24 sont déjà interdites de diffusion au Niger.