NIGER : LA CHICHA BANNIE ! 

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Au Niger, la région de Tahoua fait face à un tournant décisif dans la lutte contre la consommation de chicha. Ce lundi 3 février 2025, le Colonel-Major Oumarou Tawayé, Gouverneur de la région, a pris une mesure sans précédent : l’interdiction totale de la vente et de la consommation de la chicha, communément appelée narguilé. Cette décision radicale, loin d’être symbolique, vise à freiner une pratique devenue un véritable fléau sanitaire parmi la jeunesse.

Le Gouverneur Oumarou Tawayé frappe fort : vente et consommation de chicha désormais interdites partout.

Cette interdiction stricte, qui s’étend aux écoles, bars, restaurants, marchés et même aux lieux de festivités, illustre la volonté ferme des autorités de protéger la population, en particulier les jeunes, contre une menace croissante. La chicha, souvent perçue comme une alternative « cool » à la cigarette, est pourtant bien plus dangereuse qu’on ne le croit. Selon les experts, une seule session de narguilé d’une heure équivaut à fumer 100 cigarettes. Un chiffre alarmant, surtout face à l’augmentation de sa popularité chez les jeunes, y compris au Cameroun.

Un Parallèle avec le Cameroun : Une Situation Également Alarmante

Au Cameroun, la consommation de chicha est tout aussi préoccupante. Selon les statistiques, environ 15 % des jeunes urbains âgés de 18 à 30 ans sont des consommateurs réguliers de chicha, un chiffre en hausse constante ces dernières années. Les autorités camerounaises ont pris des mesures pour tenter de limiter cette pratique. En Mars 2022, Paul Atanga Nji, Ministre de l’Administration Territoriale, a officiellement interdit la consommation de chicha dans les lieux publics à travers tout le pays, invoquant les risques pour la santé publique et le danger que cette tendance représente pour la jeunesse. Cette interdiction visait principalement les bars et autres lieux de détente, particulièrement fréquentés par les jeunes, mais son application a rencontré des difficultés.

Malgré l’énoncé de l’interdiction, la consommation de chicha reste très répandue, en particulier dans les grandes villes comme Douala et Yaoundé, où de nombreux établissements continuent de servir cette forme de tabagisme. Le manque de moyens de surveillance, l’absence de sanctions sévères et la popularité croissante de la chicha ont rendu cette loi difficile à appliquer de manière efficace.

En 2022, face à des rapports alarmants sur les dangers du narguilé, le ministre camerounais de l’administration territoriale a frappé fort en interdisant la vente et la consommation de chicha.

Les Effets de la Chicha sur la Jeunesse Camerounaise

La jeunesse camerounaise, comme celle du Niger, est fortement exposée aux dangers de la chicha, qui provoque des problèmes respiratoires et cardiovasculaires. En outre, cette pratique devient un facteur de rassemblement social, ce qui la rend difficile à contrôler. De plus, l’illusion d’une moindre dangerosité par rapport à la cigarette traditionnelle a amplifié sa popularité, en dépit des avertissements répétés des autorités sanitaires. Certains experts craignent que, si des mesures plus fermes ne sont pas prises, le Cameroun ne soit confronté à une véritable crise sanitaire liée à la consommation de chicha.

Interroger l’Application des Mesures : Leçons du Niger pour le Cameroun

La décision radicale du Gouverneur de Tahoua au Niger pourrait bien servir d’exemple pour le Cameroun. Au Niger, la volonté de mettre en place une interdiction sans compromis, accompagnée de sanctions sévères, marque une réelle détermination à éradiquer ce fléau. Cependant, la question reste de savoir si cette interdiction sera appliquée avec rigueur et si les autorités locales disposeront des ressources nécessaires pour surveiller et réprimer la consommation de chicha dans tous les lieux visés.

Au Cameroun, la mise en œuvre de mesures similaires a montré ses limites, principalement en raison du manque de contrôle strict et de l’inefficacité des sanctions. Le défi est donc de taille pour les autorités camerounaises qui doivent renforcer la mise en application des lois et investir dans des campagnes de sensibilisation plus percutantes pour alerter la jeunesse sur les dangers réels de cette pratique.

Un Danger Commun à Traiter d’Urgence

Que ce soit au Niger ou au Cameroun, la chicha est devenue un phénomène culturel qui séduit la jeunesse, mais avec de graves conséquences sur la santé. La décision du Gouverneur de Tahoua d’interdire complètement cette pratique pourrait bien servir d’exemple pour d’autres pays africains, dont le Cameroun, où la consommation ne cesse de croître. Au Cameroun, il serait peut-être temps d’envisager des mesures plus radicales et de renforcer les sanctions pour endiguer ce fléau, avant que les effets dévastateurs sur la santé des jeunes ne deviennent irréversibles.

Le défi reste donc de taille, mais l’urgence d’agir n’a jamais été aussi grande, tant pour les Nigériens que pour les Camerounais.

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