Le 20 février, le Naira a subi une énorme dévaluation de 1024%. Selon la Banque Nationale du Nigeria, cette dévaluation est la plus dure de son histoire. La Banque centrale du Nigeria a ouvert la voie à la dévaluation de sa monnaie afin de rassurer les investisseurs étrangers.

Alors que la valeur du franc CFA et du dirham marocain n’a été divisée que par deux sur la même période, et que l’unique dévaluation du franc CFA continue à faire l’objet de commentaires trente ans plus tard, la monnaie du Nigeria, premier producteur africain de pétrole, mais pays affichant le deuxième plus bas niveau d’espérance de vie au monde, a subi le 20 février la plus lourde dévaluation depuis sa création en 1973, après celle de juin 2023.
Avec une baisse totale de 40 %, le naira avait au 16 février une valeur 2 270 fois inférieure à celle qu’il avait à sa création par rapport au dollar américain.
Ce mardi, elle est descendue à 1024 en valeur relative. Désormais un dollar s’échange contre 8,66 naira, ou plus exactement.
L’intégration d’une économie aussi fragile à une zone monétaire ouest-africaine serait donc très néfaste aux économies de l’ensemble des pays de la région, y compris anglophones.

L’effondrement sans fin du naira ne fait que refléter les graves difficultés économiques du pays, qui souffre depuis de très nombreuses années d’une mauvaise gouvernance, d’un niveau élevé de corruption et de détournements de fonds, et d’un manque de diversification.
Bien que le Nigeria soit le premier producteur africain de pétrole depuis plusieurs décennies, le pays n’est toujours pas parvenu à diversifier son économie, dont les exportations reposent encore à plus de 90 % sur les hydrocarbures.