Dans la ville de Pitoa, dans le Nord Cameroun, connu comme l’un des 5 grands greniers alimentaires du pays, les pluies se font rares, et les récoltes en pâtissent, cette situation de plus en plus inquiétante présage des jours difficiles pour la région et même pour l’ensemble du pays.
Alors que le nord du Cameroun fait face à une baisse pluviométrique grave depuis maintenant 3 mois (juin, juillet et août). De nombreux cultivateurs de maïs et de mil perdent chaque jour au moins 2/4 de leur production. Sur plusieurs centaines d’hectares de terres, on aperçoit des floraisons desséchées et mortes. Pour celles qui ont la possibilité de pousser un peu plus de 10 centimètres, elles perdent aussitôt leurs feuillages sous l’effet de la chaleur.
Dans cette localité du Cameroun comme dans toute la région d’ailleurs, il y a une forte rareté de pluie.
L’année passée les agriculteurs récoltaient entre 7 à 8 sacs par car selon Dandy Moussa, producteur de maïs et habitant de Pitoa.
“ Cette année, il n’a pas plu, et derrière moi ici, c’est le champ de maïs et c’est pareil aussi. En général pour un car de transport, je récolte entre 8 et 10 sacs, mais cette année ça ne va pas à cause de la rareté des pluies” poursuit – il.
LITASSOU Edward, cultivateur de coton quant à lui, n’a pas vu une seule goutte de pluie dans son champ. Les plants de coton sont rongés par des chenilles carnivores. Ce sont plus de 12 hectares de production qui sont en danger.
« Maintenant, les chenilles ont rongé les feuilles de plantes. En regardant, vous voyez qu’il y a des feuilles froissées. En plus, on a eu de la sécheresse partout avec le riz, le mil rouge, le maïs également. Donc cela a vraiment impacté notre agriculture de cette année ». Déclare LITASSOU Edward, cultivateur de coton à Pitoa.
Une situation d’absence de pluie pendant des semaines qui a amené les musulmans (imams) à organiser des séances de jeûne pour demander au tout-puissant le retour des pluies. Cependant des experts en climat pensent qu’il s’agit des conséquences du changement climatique.
« La ville de Garoua et ses environs ont enregistré une perturbation de pluie. Ce phénomène d’interruption des pluies s’inscrit dans le cadre du changement climatique. Et ajouté à cela durant cette période, nous avons eu dans la ville de Garoua et ses environs, l’installation d’un système de haute pression. Cela a engendré la non-formation des nuages de pluie dans ces zones et ses environs ». Explique, Yinda Martial, expert en météorologie (Garoua).
Parmi ces conséquences ; l’explosion du prix des céréales sur les marchés locaux.
En rappel la région du nord produit l’essentiel des céréales qui alimente les trois régions septentrionales du pays avec un export vers le Nigeria, le Tchad et la RCA.