Ces élections sont l’une des dernières étapes de la mise en place de la nouvelle Constitution promulguée en mai dernier et toujours contestée par l’opposition et la société civile.
Les premières élections sénatoriales au Togo, l’une des dernières étapes de la mise en place de la nouvelle Constitution controversée, auront lieu le 2 février 2025, a annoncé le gouvernement. La refonte constitutionnelle, qui abolit l’élection du chef de l’État au suffrage universel et institue un régime parlementaire, est dénoncée par l’opposition et la société civile qui y voit un stratagème de l’actuel président Faure Essozimna Gnassingbé pour se maintenir indéfiniment au pouvoir. En effet, la précédente Constitution ne lui permettait que de briguer un dernier mandat présidentiel en 2025.
Le peuple n’élira plus le président de la République
Le Sénat a été institué par la révision constitutionnelle de 2002 mais n’a jamais été mis en place jusque-là. Les deux tiers des sénateurs seront élus par « l’ensemble des conseillers régionaux » et « des conseillers municipaux » convoqués « le dimanche 2 février 2025 », indique le gouvernement dans un communiqué daté de mardi et publié le 5 décembre 2024 sur le site internet de la République togolaise. Les candidats pourront faire campagne du « vendredi 17 janvier 2025 » au « vendredi 31 janvier 2025 », ajoute-t-il.Les conseillers municipaux et régionaux ont été élus pour la première fois fin avril. Le dernier tiers des sénateurs sera directement nommé par le président de la République. Selon la nouvelle Constitution, définitivement adoptée en avril, les sénateurs examineront en première instance les projets de lois avant de les transférer aux députés pour leur adoption. Surtout, ce sont les députés et les sénateurs, réunis en Congrès, et non plus le peuple, qui éliront le président de la République.
La fonction de président de la République est vidée de toute prérogative et sera purement honorifique, tandis que l’exercice effectif du pouvoir sera assuré par un président du conseil qui doit être automatiquement le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Actuellement, Faure Gnassingbé est le président du parti majoritaire, UNIR, qui a raflé 108 des 113 sièges de députés lors des législatives d’avril.
Une fois les sénateurs élus, toutes les institutions seront en place pour acter l’entrée du Togo dans sa cinquième République. Le camp présidentiel affirme que cette modification constitutionnelle assure plus de représentativité. Malgré ses appels au rassemblement, l’opposition n’a pas réussi à mobilser un large public après l’adoption de la nouvelle Constitution, les manifestations de rue étant interdites au Togo depuis 2022.