PAD: BIENTÔT 200 CONTENEURS AUX ENCHÈRES

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Au port de Douala, l’équation est simple : 2500 conteneurs débarqués depuis plus de 90 jours, toujours là, toujours pas dédouanés. Et maintenant, ils sont dans le viseur des Douanes pour une vente aux enchères imminente. Une situation qui reflète à la fois un laisser-aller logistique et une stratégie d’évitement économique bien rodée.

photo d’illustration

Dans une note signée le 7 mai 2025, le Directeur général de la RTC, Lin Dieudonné Onana Ndoh, a mis les importateurs face à leurs responsabilités. Il rappelle que le terminal n’est pas un entrepôt, mais une zone de transit. Et que le délai réglementaire est clair : onze jours ouvrables de stationnement gratuits, ensuite ça paie, et ça paie cher. Passé 90 jours, c’est le code des douanes qui entre en scène : les conteneurs sont considérés comme abandonnés.

La raison principale ? Les coûts de stockage dans le port sont ridiculement bas comparés aux entrepôts privés en dehors. Résultat : certains importateurs préfèrent jouer la montre, en laissant leurs marchandises « en sécurité » au port, quitte à payer des frais… qu’ils refacturent ensuite au consommateur final. Ce jeu malsain alourdit les prix sur les marchés et entretient une forme silencieuse d’inflation.

Le spectre de l’encombrement

Le port de Douala vit au rythme d’un congestionnement chronique, et ce phénomène ne date pas d’hier. En 2014 déjà, les autorités avaient été contraintes de dégager près de 1000 conteneurs pour libérer le terminal, les transférant vers la zone dite Udeac-Cotco, un site de 3 hectares aménagé pour accueillir jusqu’à 2900 conteneurs EVP.

Aujourd’hui, la situation semble se répéter. Mais cette fois, la vente aux enchères est sur la table, brandie comme solution ultime face à l’inertie des propriétaires.

L’appel est lancé. Les propriétaires de ces conteneurs n’ont plus beaucoup de temps. Soit ils s’exécutent, soit leurs marchandises partiront sous le marteau des enchères publiques.

En attendant, le terminal suffoque, et le port paie la facture d’un modèle où les règles sont claires, mais peu respectées.

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