L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme sur la progression continue des cas de paludisme dans le monde, avec un total de 263 millions enregistrés en 2023. Cependant, les efforts mondiaux ont permis de ramener la mortalité à son niveau d’avant la pandémie de Covid-19, avec 597 000 décès recensés. Dans son dernier rapport publié le 11 décembre 2024, l’OMS constate une augmentation de 11 millions de cas par rapport à l’année précédente. Cependant, le nombre de décès a diminué de 3 000, grâce à des avancées dans la lutte contre cette maladie meurtrière qui touche particulièrement l’Afrique subsaharienne.
Un défi persistant pour le continent africain
Près de 96 % des décès dus au paludisme en 2023 ont été enregistrés en Afrique. Les facteurs à l’origine de cette situation incluent la résistance croissante des moustiques aux insecticides, l’impact du changement climatique sur leur reproduction et un déficit de financement pour les interventions sanitaires. Malgré cette réalité préoccupante, les outils de lutte se multiplient. L’introduction des vaccins antipaludiques dans 17 pays a permis une réduction de 13 % de la mortalité liée à la maladie. De plus, des moustiquaires améliorées, combinant plusieurs types d’insecticides, sont en cours de distribution dans les régions les plus touchées.
Des progrès inspirants mais insuffisants
Des avancées notables viennent renforcer l’espoir d’un futur sans paludisme. L’Égypte a récemment été déclarée exempte de la maladie, tandis que la Déclaration de Yaoundé, adoptée en mars 2024, coordonne les efforts de lutte dans 11 pays gravement affectés. Toutefois, atteindre l’objectif de l’OMS de réduire de 90 % les cas de paludisme d’ici 2030 nécessitera des actions accélérées. Pour Adidja Amani, responsable à l’OMS pour l’Afrique, l’heure est à la mobilisation générale. « Nous disposons aujourd’hui de tous les outils nécessaires pour éradiquer cette maladie. Il est impératif que la malaria devienne un souvenir du passé, connu uniquement à travers les livres d’histoire », a-t-elle déclaré.
Un appel à intensifier les campagnes de vaccination
L’OMS mise sur une intensification des campagnes de vaccination pour maintenir la tendance à la baisse de la mortalité. Des pays comme le Nigeria et l’Ouganda sont en tête de cette mobilisation, tandis que des stratégies de prévention, comme l’élargissement de l’accès aux moustiquaires et la surveillance accrue des foyers de transmission, se déploient à l’échelle mondiale. Face à l’urgence, la communauté internationale est appelée à renforcer les financements et les collaborations pour contrer cette maladie qui, bien qu’en déclin, continue de causer des ravages dans de nombreuses régions du monde.
Le combat contre le paludisme est loin d’être terminé, mais les progrès réalisés montrent qu’un avenir sans cette maladie est possible, à condition de redoubler d’efforts dès maintenant.
