L’opposant et député a un cailloux dans la chaussure à deux ans de la présidentielle Camerounaise. Robert Kona, fondateur historique du PCRN dit vouloir à présent « récupérer son parti » et pour ce faire, il assigne en justice devant un tribunal de la région de l’Extrême-Nord, sept personnes dont Cabral Libii.
Le tribunal de première instance du département du Mayo-Kani, à Kaele, convoque Cabral Libii et six autres personnes le 4 janvier 2024 à 7h30.
Robert Kona souhaite annuler le congrès de Guidiguis du 11 mai 2019, dans la région de l’Extrême-Nord, lors duquel Cabral Libii fut désigné président du PCRN, le Parti camerounais pour la réconciliation nationale.
Rappelons qu’à cette époque, Cabral Libii déclaré troisième à la présidentielle de 2018 derrière le président Paul Biya et Maurice Kamto, ne parvenait pas à faire légaliser son parti « Les Citoyens ». Il ne pouvait non plus compter sur le parti U.N.I.V.E.R.S de Prosper Nkou Mvondo.
Il décide donc de se rallier au PCRN parti fondé en 2001 par Albert fleury Massardine et Robert KONA ancien du parti unique camerounais, l’UNC (Union nationale camerounaise) et du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) et qui eux ont réussi à légaliser ce parti en 2003.
Un parti en « sommeil », sans réelle activité militante, sans aucun congrès ordinaire sous la présidence de Robert Kona. C’est en 2019, à Guidiguis, qu’il accepte de « laisser » la présidence de son parti à Cabral Libii qui en devient président national d’honneur.
Pourquoi cette démarche de Robert Kona et pourquoi maintenant ?
Aujourd’hui, il accuse Cabral Libii de l’avoir délaissé. « On ne me consulte pas dans certaines décisions à prendre et surtout, nous ne nous appelons pas régulièrement, depuis décembre dernier, on ne s’est plus appelé. »
Dans ses premières réactions, Cabral Libii dit avoir ressenti « de la stupéfaction ». « Il n’y a rien qui laisse penser que le PCRN jusqu’ici est mal dirigé. Si on compare le PCRN que j’ai trouvé moi en mai 2019 qui n’avait pas de militants en dehors des pères fondateurs, entre ce PCRN là qui affiche maintenant cinq députés, 206 conseillers municipaux et 7 communes, mais c’est évident que le PCRN, en termes de performances, se porte mieux qu’avant ».
Enfin, Robert Kona déclare que s’il réussit à récupérer la présidence de son parti « par voie légale », il organisera un nouveau congrès pour que soit désigné président du PCRN « non pas qui veut, mais qui peut ». Il explique avoir informé plusieurs élites RDPC, le parti majoritaire, du Grand Nord, et plus particulièrement de l’Extrême-Nord de sa démarche en justice. Il évoque, notamment, le président de l’Assemblée nationale camerounaise et le président du Conseil économique et social. Robert Kona assure que, pour lui, son parti doit rester un parti d’opposition.
Devant cette action intentée en justice par son aîné, Cabral Libii, en pleins préparatifs du congrès de Kribi (dans la région du Sud, du 15 au 17 décembre) dit vouloir, à présent, garder son cap : « Nous sommes davantage préoccupés à achever le maillage et à préparer les dispositifs de surveillance du vote pour les élections qui s’en viennent à grand pas. Mon esprit n’a pas plus de temps à consacrer à des conjectures sur ce qui se cacherait derrière ci ou ça. Moi, je crois fondamentalement en Dieu et je crois que le temps nous révèlera ce qu’il y a derrière. »
L’actuel secrétaire général du PCRN, Boubakari Massardine, fils de l’autre fondateur du PCRN, Albert Fleury Massardine, voit dans la démarche en justice annoncée une volonté de casser la dynamique du parti à l’approche du congrès et des échéances électorales de 2025. Il assure que les échanges avec celui qu’il appelle « Papa Kona » sont réguliers et qu’il lui rendra visite bientôt.