PROCÈS DES VIOLS DE MAZAN : 4 À 20 ANS REQUIS CONTRE 51 ACCUSÉS

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Entre lundi et mercredi, l’accusation a requis des peines de prison allant de 4 à 20 ans contre les 51 personnes jugées dans le cadre du procès des viols de Mazan. La majorité des accusés sont poursuivis pour des viols aggravés sur Gisèle Pelicot. Mercredi après-midi, l’avocate de Dominique Pelicot a ouvert les plaidoiries de la défense, en appelant à considérer « l’humanité » de son client. Le verdict est attendu d’ici le 20 décembre.

L’accusation, représentée notamment par Laure Chabaud, a exhorté la cour criminelle de Vaucluse à envoyer un signal fort aux victimes de violences sexuelles : « Votre verdict signifiera que le viol, sous aucune forme, ne peut être considéré comme ordinaire ou accidentel. Ce sera un message d’espoir. » Chabaud a également déclaré que cette décision judiciaire permettra à Gisèle Pelicot, devenue une figure emblématique de la cause féministe, de retrouver une part de son humanité.

Une affaire hors normes qui bouleverse les consciences

Les faits, qui se sont déroulés entre 2011 et 2020, révèlent que Gisèle Pelicot, droguée à son insu par son ex-mari Dominique Pelicot, a été livrée à des dizaines d’hommes recrutés en ligne. L’affaire a suscité une profonde réflexion sur le consentement et la lutte contre les violences sexuelles. Laure Chabaud a insisté sur l’impact sociétal de ce procès : « Ce jugement marquera un tournant. Il rappellera aux victimes qu’il n’y a pas de fatalité à subir et aux coupables qu’il n’y a pas de fatalité à agir ainsi. » Elle a également exprimé l’espoir que cette affaire contribue à une prise de conscience collective pour mieux éduquer les générations futures.

Un climat tendu et des plaidoiries poignantes

Les réquisitions de l’accusation ont varié entre 4 et 18 ans pour les coaccusés, tandis que Dominique Pelicot, âgé de 72 ans, risque la peine maximale de 20 ans. L’atmosphère des débats a parfois été marquée par une certaine légèreté déplacée entre les accusés, un comportement dénoncé par Laure Chabaud. En début de plaidoirie, l’avocate de Dominique Pelicot, Me Béatrice Zavarro, a défendu son client en évoquant son rôle de «bon père et mari» tout en explorant les traumatismes familiaux qui auraient pu influencer ses agissements. Reconnaissant les faits reprochés, elle a toutefois contesté l’image de «chef d’orchestre» que certains coaccusés lui attribuent. Elle a conclu son intervention en adressant un message direct à Gisèle Pelicot : «Il espérait mille fois demander pardon. Aujourd’hui, il réitère ces mots.»

Un verdict attendu comme un signal fort

Alors que le procès approche de son dénouement, ce jugement est perçu comme un moment clé dans la lutte contre les violences sexuelles et pour la reconnaissance des droits des victimes. Le verdict, prévu au plus tard le 20 décembre, devra non seulement sanctionner les coupables mais aussi porter un message de justice et de reconstruction.

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