QUEBEC : FIN DU RECRUTEMENT D’INFIRMIERES CAMEROUNAISES

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Le gouvernement québécois a décidé de cesser le recrutement d’infirmières en provenance du Cameroun, en réponse aux pressions internationales concernant l’éthique de cette pratique. Ce changement intervient après que le Cameroun ait été classé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme un pays ayant un système de santé vulnérable.

Le Cameroun en tête des préoccupations

Depuis 2022, le Québec (deuxième province la plus peuplée au Canada) a recruté près de 1 000 infirmières en Afrique, principalement au Cameroun, au Maroc et en Côte d’Ivoire, pour pallier sa pénurie de personnel soignant. Cependant, selon l’OMS, le Cameroun ne compte que 1,9 infirmière pour 10 000 habitants, un chiffre alarmant comparé aux standards québécois où ce ratio approche 100 pour 10 000. Ce déséquilibre a conduit l’OMS à inclure le Cameroun sur sa liste des 55 pays en danger face à la fuite de personnel de santé.

Pays dont les systèmes de santé sont vulnérables

La Liste de soutien et de sauvegarde du personnel de la santé (2023) de l’OMS répertorie 55 pays où le nombre de professionnels de la santé (médecins, infirmières, sages-femmes) est sous la moyenne mondiale de 49 pour 10 000 habitants.

Source: Organisation Mondiale de la Santé

Des raisons éthiques et sanitaires

Selon Radio-Canada, la suspension du recrutement au Cameroun est justifiée par plusieurs facteurs. Le coût élevé de la formation des professionnels de la santé, entièrement assumé par les pays d’origine, et la crainte d’aggraver les pénuries locales sont les principales raisons évoquées. Certaines nations, dont le Maroc, ont même demandé à limiter l’embauche de leur personnel infirmier, une demande à laquelle le Québec a rapidement répondu. « Nous avons respecté cette consigne dès le deuxième trimestre de 2024 », a confirmé une porte-parole du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI).

Vers une autosuffisance québécoise

Le Québec poursuit néanmoins ses efforts pour combler ses besoins en personnel de santé, avec des initiatives de recrutement axées désormais sur des régions comme la Tunisie, le Liban et les pays du Golfe. Cependant, l’objectif à long terme reste d’atteindre une autosuffisance en main-d’œuvre dans le secteur de la santé, tout en respectant les principes d’éthique internationale.

En se retirant du Cameroun, le Québec envoie un signal fort : la protection des systèmes de santé locaux devient une priorité, même face à des besoins urgents sur son propre territoire.

Drapeau du Canada et du Quebec

Le cas du Maroc et de la Côte d’Ivoire

Outre le Cameroun, le Québec a également mis un terme à ses activités de recrutement au Maroc et en Côte d’Ivoire. Le gouvernement marocain a explicitement demandé que ses infirmiers d’État ne soient plus sollicités par le Québec à partir du deuxième trimestre de 2024, une consigne immédiatement respectée. Cette décision est motivée par la nécessité pour le Maroc de conserver son personnel soignant afin de répondre aux besoins croissants de son propre système de santé. De son côté, la Côte d’Ivoire, également classée sur la liste de sauvegarde de l’OMS, fait face à des défis similaires. Le manque d’infirmières et la formation coûteuse des professionnels de santé ont poussé ces pays à limiter l’émigration de leurs soignants.

Une réorientation vers d’autres régions

Infirmière en service

Face à ces restrictions, le Québec a décidé de concentrer ses efforts de recrutement vers des pays où l’exode de personnel soignant ne compromet pas les systèmes de santé locaux. La Tunisie reste l’un des rares pays africains encore visés par ce programme. En outre, le Québec explore désormais de nouvelles opportunités au Moyen-Orient, notamment en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Liban. Ces pays, avec des ressources en personnel médical plus stables, offrent une alternative pour combler la pénurie d’infirmières au Québec tout en évitant de nuire aux pays en crise.

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