RCA – FRANCE : VERS UN RÉENGAGEMENT

0

Après plusieurs années de tensions et une suspension de l’aide militaire française, la République centrafricaine et la France amorcent un rapprochement stratégique. Le 28 janvier 2025, le Chef d’État-Major des Armées centrafricaines, le Général Zéphirin Mamadou, a rencontré le Colonel Olivier Ducret, représentant de la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense française, pour discuter des modalités d’une reprise progressive de la coopération militaire.

Armée française en RCA

Cette rencontre marque une volonté commune de renforcer les capacités des forces armées centrafricaines, d’améliorer le partage de renseignements et de sécuriser les frontières du pays, fragilisées par les incursions de groupes armés. Historiquement, la coopération militaire entre la France et la RCA a été un pilier de la stabilité dans la région. Depuis l’indépendance, Paris a soutenu la formation et l’équipement des forces armées centrafricaines. Cependant, le rapprochement de Bangui avec la Russie et l’arrivée des mercenaires du groupe Wagner ont bouleversé cet équilibre, conduisant la France à suspendre son assistance en 2021. Ce contexte a exacerbé les tensions diplomatiques, rendant toute reprise de coopération délicate.

Aujourd’hui, cette nouvelle dynamique pourrait marquer un tournant. La formation des troupes, le renforcement des infrastructures militaires et la modernisation des équipements sont au cœur des discussions. Pour la France, ce réengagement est aussi un moyen de réaffirmer son influence dans la région, à un moment où d’autres acteurs internationaux, notamment la Russie, ont pris une place importante. De son côté, la RCA doit naviguer entre ses différentes alliances pour éviter de nouvelles frictions diplomatiques.

Si cette coopération renouvelée se concrétise, elle pourrait offrir des perspectives de stabilité et de renforcement des capacités militaires centrafricaines. Toutefois, son succès dépendra autant des engagements pris par la France que des choix stratégiques du gouvernement centrafricain dans un environnement géopolitique de plus en plus complexe.

Article précédentDOUALA: DÉCÈS DES TRIPLÉS, L’ONMC OUVRE UNE ENQUÊTE
Article suivantCAMEROUN- EMIRATS : UN FUTUR ACCORD FERROVIAIRE ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici