
La République Démocratique du Congo (RDC) s’engage sur la voie de l’amélioration du pouvoir d’achat de ses travailleurs. En effet, le gouvernement a annoncé le 4 décembre dernier une augmentation significative du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), le portant de 2,5 ( 7500 FCFA) à 5 dollars ( 14500 FCFA) par jour à partir du 1er février 2025. Cette décision, saluée par les syndicats, vise à améliorer les conditions de vie des Congolais.
Un salaire minimum doublé pour améliorer le pouvoir d’achat
Le ministre du Travail et de l’Emploi, Ephraïm Akwakwa Nametu, s’est félicité de cette avancée, fruit d’un dialogue social. Il a souligné l’obligation pour tous les employeurs, qu’ils soient publics ou privés, de respecter cette nouvelle réglementation. « Certes, certaines personnes véreuses ne voudront peut-être pas la respecter, mais l’inspection générale du travail est là pour faire appliquer l’arrêté que je viens de signer », a-t-il affirmé.
Si les syndicats se réjouissent de cette hausse, ils s’interrogent sur la faisabilité de sa mise en œuvre, notamment dans le secteur public où la loi de finances n’a pas prévu cette augmentation. « On a l’impression que ce nouveau SMIG a été promulgué pour le secteur privé », déplore Valéry Madianga de l’ONG CREFDL. Ce dernier craint que le gouvernement ne soit pas en mesure d’honorer cet engagement, notamment en raison des contraintes budgétaires.
La RDC se trouve ainsi confronté à un double défi. D’une part, il doit mettre en œuvre cette nouvelle mesure, tout en respectant les recommandations du Fonds Monétaire International (FMI), qui souhaite limiter la masse salariale des fonctionnaires à 45% du budget de l’État. D’autre part, il doit veiller à ce que les entreprises privées appliquent effectivement ce nouveau SMIG. «Il faudrait que le gouvernement soit réaliste et envisage un collectif budgétaire au mois de mars pour intégrer cette nouvelle politique dans sa programmation», suggère Valéry Madianga. Cette augmentation du SMIG pourrait en effet nécessiter un réajustement des prévisions budgétaires.En somme, cette hausse du SMIG constitue une avancée sociale importante pour la RDC. Cependant, sa mise en œuvre effective soulève de nombreuses questions et nécessitera une adaptation des politiques budgétaires et une vigilance accrue de l’État.
Notons que l’application stricte du Smig est l’une des principales revendications de l’intersyndicale nationale. Depuis plusieurs années, les travailleurs congolais du commerce réclament notamment l’exécution d’un décret du premier ministre Tshibala fixant le Smig à 5 dollars américains USD au tarif de 1 415 CDF pour tous les travailleurs du secteur du commerce, y compris les travailleurs placés sous-traitance.