Le président tchadien, Mahamat Idriss Déby, a récemment appelé à une intervention internationale en République démocratique du Congo (RDC) pour faire face à la crise sécuritaire persistante dans l’est du pays. Cette déclaration a été faite alors que plusieurs chefs d’État africains se réunissaient à Dar es Salaam, en Tanzanie, pour tenter d’harmoniser les efforts de paix en cours.

Contexte de la crise en RDC
Depuis plusieurs décennies, l’est de la RDC est en proie à des violences menées par de nombreux groupes armés.En janvier 2025, cette crise a connue une escalade significative, notamment avec l’offensive majeure du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, sur la ville stratégique de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Les combats intenses ont entraîné la prise de contrôle de Goma par le M23, provoquant des affrontements violents avec les Forces armées de la RDC (FARDC) et des milices locales. Cette offensive a entraîné des pertes humaines importantes, avec des centaines de morts et de blessés, ainsi que le déplacement de centaines de milliers de civils, aggravant une situation humanitaire déjà précaire.
L’appel du Tchad et le soutien à Tshisekedi
Le président Déby a souligné l’urgence d’une intervention de la communauté internationale pour rétablir la paix et assurer le respect de l’intégrité territoriale de la RDC. Il a exprimé son soutien au président congolais Félix Tshisekedi, qui fait face à une situation complexe avec la résurgence des tensions et des combats contre les groupes rebelles.
Les efforts régionaux pour la paix
La réunion de Dar es Salaam avait pour objectif de fusionner deux processus de paix :Le processus de Luanda, dirigé par l’Angola, qui vise à apaiser les tensions entre la RDC et le Rwanda.Le processus de Nairobi, mis en place par la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), qui cherche à négocier avec les groupes armés locaux pour une paix durable.Ces initiatives sont désormais soutenues par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), qui a également déployé des troupes en RDC pour appuyer les forces congolaises.
Pourquoi une intervention internationale ?
L’appel du président tchadien met en lumière les limites des initiatives africaines actuelles et la nécessité d’un appui extérieur pour résoudre cette crise. Une intervention internationale pourrait inclure :Un soutien militaire renforcé pour lutter contre les groupes rebelles.Une médiation diplomatique élargie impliquant des acteurs mondiaux comme l’ONU et l’Union africaine.Un appui humanitaire accru pour les populations affectées par le conflit.
Les enjeux pour l’Afrique et la communauté international
L’instabilité en RDC a des répercussions sur toute l’Afrique centrale et australe. Une intervention internationale bien coordonnée pourrait éviter une escalade régionale et stabiliser une zone cruciale pour la paix et le développement du continent.
L’appel de N’Djamena souligne donc l’urgence d’une action collective pour éviter que la situation ne s’aggrave davantage.
Notons que depuis le début du conflit en 1998, la RDC a déploré plus de 6 millions de morts, principalement dus à la faim, aux maladies et aux violences directes. Récemment, des combats intenses ont eu lieu à Goma, dans l’est du pays, avec au moins 700 personnes tuées et 2 800 blessées lors des affrontements pour le contrôle de la ville. Le conflit a entraîné le déplacement de près de 7 millions de personnes, un chiffre record. Rien qu’en janvier 2025, environ 400 000 personnes ont été déplacées en raison des combats. Le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, a pris le contrôle de la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu. Des rapports indiquent également que des groupes armés ont pris le contrôle de certaines zones riches en ressources naturelles, comme le coltan, exacerbant les tensions régionales.