Le conflit persistant dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a provoqué un déplacement massif de plus de 100 000 personnes en l’espace de quelques jours, selon un rapport publié le 7 janvier par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Cette crise s’intensifie après que la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, a pris le contrôle de Masisi, une ville stratégique située à environ 80 kilomètres au nord de Goma, dans la province du Nord-Kivu.
Les affrontements, survenus entre le 1er et le 3 janvier 2025, ont forcé des dizaines de milliers de civils à fuir. Bien qu’un calme précaire ait été observé dès le 5 janvier, certaines familles ont commencé à regagner la ville, malgré la situation humanitaire désastreuse qui continue d’y régner. L’OCHA alerte sur un risque d’aggravation de la crise, avec déjà plus de 600 000 déplacés recensés dans la région fin novembre 2024.
Soins et protection en contexte de guerre
Médecins sans frontières (MSF), en collaboration avec le ministère de la Santé congolais, a pris en charge 75 blessés entre le 3 et le 6 janvier. Les structures médicales de Masisi et Nyabiondo ont également servi de refuge temporaire à des centaines de civils, souligne Stéphane Goetghebuer, chef de mission de MSF au Nord-Kivu.
Trente ans de violence et un processus de paix bloqué
Depuis novembre 2021, le M23 contrôle des territoires stratégiques riches en ressources naturelles. Le conflit, alimenté par des décennies d’instabilité et des tensions régionales, reste sans issue politique. Une tentative de dialogue entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, prévue en décembre 2024 à Luanda sous l’égide de l’Union africaine, a échoué en raison d’un désaccord sur les termes d’un accord de paix. La situation demeure critique, marquée par des cycles de violences et des défis humanitaires majeurs.
