RWANDA – GÉNOCIDE : 30 ANS APRÈS, LES RESCAPÉS RACONTENT LEURS SOUFFRANCES

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Le génocide contre les Tutsis débute au Rwanda le 6 avril 1994. Selon le site d’information Africanews, 800.000 personnes ont péri dans cette catastrophe nationale. Aujourd’hui 30 ans après, les séquelles et les impacts sont toujours présents dans les esprits de Brigitte et Donatille Kanyemera, deux rescapés de ce massacre.

« Il m’arrive encore de m’éveiller avec des sueurs » raconte Donatille Kanyeamera, tutsie âgée de 13 ans à l’époque du génocide au Rwanda. Il vit aujourd’hui à Liège, en Belgique.

Ces cauchemars trente ans après les événements, Donatille n’est pas le seule à les subir, confirme Brigitte Kanyemera. « Des fois, je sursaute dans mon lit et il doit me calmer. J’ai des rêves où je dois me cacher. C’est un truc qui arrive à tous les rescapés ».

Au printemps 1994, Brigitte Kanyemera passé plusieurs nuits cachée dans un buisson avec sa sœur aînée. Découvertes dans cette cachette, elles seront emmenées par les tueurs. Brigitte sera le témoin de massacres épouvantables à la machette : « une femme, qui avait cinq garçons, est tombée par terre. Un homme lui a dit de se lever, qu’elle n’allait pas mourir avant de voir que tous ses enfants sont morts ». S’est confié Brigitte au site d’information www.rtbf.com

Le site d’information Africanews rapporte que Donatille lui s’était cachée chez son voisin, un Hutu nommé Tarsis, mais malgré cette cachette et la pseudo protection que lui offrait cet abri, il a fini par se faire prendre. “ J’ai été emmené dans le camp des tueurs, tous étaient armés de manchettes…chacun passait à son tour à un interrogatoire dont eux seuls avaient les raisons, à la suite des questions il vous décapitait sans pitié. C’était une véritable horreur…une boucherie humaine”

Dans ce petit village, à 200 km de Kigali, se trouvait une vaste plantation de bananiers » se rappelle Donatille. Quand sa mère décide de quitter la maison, aux premières rumeurs de massacres, Donatille préfère se tapir dans les bananiers. « Une bonne petite cachette » commente-t-il pour un jeune garçon qui ne croit pas encore au danger d’être tué. Mais il se met à pleuvoir à verse. La cachette n’est plus si agréable. Alors il a une autre idée : « notre voisin, il est gentil. Je vais aller chez lui ». L’adolescent tutsie frappe à la porte. Le voisin hutu lui ouvre. Il cache Donatille dans sa ferme.

Donatille et Brigitte se retrouveront ensuite à Kabgayi, un site religieux où leurs familles croient trouver protection et qui deviendra un piège mortel pour les Tutsis réfugiés. Brigitte Kanyemera raconte qu’à son arrivée, dans le jardin de la basilique, il y avait « des cadavres partout partout partout ».

Sur place, les réfugiés tutsis doivent cohabiter avec les policiers hutus, les milices interahamwe et des militaires du régime. Des gens meurent de faim au vu et au su de tout le monde. Des femmes et des jeunes filles sont violées au vu et au su de tout le monde. Des hommes sont emmenés pour être tués dans des endroits qui restent inconnus jusqu’à aujourd’hui.

Grâce à un prêtre hutus, les deux adolescents ont eu l’occasion de s’enfuir. Ensuite ils ont été obligés pendant plusieurs semaines de manger des insectes et des verres de terre pour survivre. Témoigne Brigitte chez RTBF.com

Aujourd’hui Donatille et son épouse Brigitte sont maintenant engagées dans une association à Liège. Ils aident des jeunes belgo-rwandais à se reconnecter à leur culture et à leur langue maternelle, le Kinyarwanda. Cette école Umuco devient le point de départ d’un voyage émotionnel vers le Rwanda.

Chaque année, ils organisent des excursions historiques vers le Rwanda où ils font vivre et toucher du doigt les vestiges de ce passé douloureux.

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